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De la rareté des écritures

Je me fais rare chez moi, en ce moment. Certes, comme tout le monde, je suis très occupé, à commencer par mon travail (très stimulant du point de vue intellectuel, notamment dans sa partie préparation). Mais là n'est pas la raison principale. Il y en a deux autres. La première est que, sachant que mes élèves peuvent avoir accès à ces pages, je n'ai pas l'intention d'en faire un espace de révélations sur ma vie et mon environnements professionnels (pas de commentaires sur Lyon III, donc), pas plus que sur ma vie privée d'ailleurs.
La seconde est que j'ai décidé de changer. Je ne peux pas dire que j'étais un mauvais garçon, mais ce que je veux maintenant, c'est devenir meilleur que je n'étais. La vie est trop courte, et j'ai envie de bien me comporter. Aussi, j'ai décidé d'éviter, autant que faire se peut, tout commentaire ou critique négative sur des gens ou des blogs. Certes, je peux désapprouver tel ou tel acte, mais il ne m'appartient pas de condamner les personnes. Je ne suis pas juge. Si quelque chose ou quelqu'un me déplaît, je n'en parle point, voilà tout. Le chemin de l'amélioration commence par le fait de tenir sa langue (ou ses doigts sur le clavier). Il est déjà bien assez difficile d'être un homme de bien. Pas le temps de jouer à la concierge (c'est une expression, je n'ai rien contre cette profession). Convaincu enfin de la vanité des querelles, je préfère continuer mon bonhomme de chemin, quitte à ce que ma voix ne soit qu'un murmure de fourmi au fond d'un terrier guère visité.

Ma réflexion, fécondée par un enseignement récent, m'a amené à résumer désormais ma morale à ces deux principes généraux :
1/ Aimer son prochain comme soi-même ; et
2/ Faire ce qu'on a à faire

Ce qui suppose donc de ne pas médire, même un tout petit peu, et de laisser les autres aboyer.

Alors qu'écrirai-je, peut-on se demander (le lecteur accidentel ou indifférent aura déjà quitté ces lieux, accablé d'ennui et n'ayant pu y trouver la moindre illustration intéressante) ? Eh bien mes petits riens habituels : petites réflexions, mais surtout histoires courtes. Comme son sous-titre l'indique, ce blog est celui d'un écrivain (même enseignant, l'écriture reste mon métier 24h sur 24) et se veut dédié à la littérature. Aussi je compte augmenter la proportion de textes de fiction par rapport aux articles proprement dits, même si mes nouvelles ne sont pas lues par grand monde. Un lecteur me suffit, et je m'estime content.
Je n'ai pas besoin qu'on flatte mon orgueil, car j'ai décidé de tuer tout orgueil en moi, car l'orgueil aveugle, et je veux voir clair.
Un jour, quelqu'un m'a écrit : "Tu aimes qu'on te flatte". Rien de plus faux : j'ai horreur de la flatterie, car par définition elle est d'une part un mensonge, et d'autre part est un moyen d'obtenir de l'autre quelque chose. Elle est donc doublement pernicieuse. Lorsque je repère un flatteur, je me méfie. Je regrette d'avoir pu donner de moi l'image de quelqu'un de vaniteux. Mais de toute façon, j'ai été peu flatté dans ma vie. La distance que j'essaie d'instaurer, le respect que je m'efforce toujours de témoigner à mes interlocuteurs quels qu'ils soient peuvent être pris pour de la froideur ou de la prétention, et pourtant, ce n'est pas le cas.
Je ne suis ni ennemi de mon intérêt, ni masochiste, mais je ne suis pas non plus l'esclave de ma vanité pour trouver plaisir à fréquenter des flatteurs.
Et force est de constater que je ne me fourvoie pas (en effet, je ne suis pas malheureux), dans la mesure où les gens qui comptent pour moi aujourd'hui me sont fidèles et n'exigent rien de moi, pas plus que je n'exige d'eux. En cas de besoin, je sais sur qui compter, même si actuellement, je n'ai aucun besoin particulier. C'est une des raisons qui feraient que raconter ma vie (si j'en avais l'impudeur) serait fortement ennuyeux pour les deux ou trois lecteurs à qui il arrive de fréquenter cet espace.

Commentaires

  • Comme les pierres, ce qui est rare est précieux.

  • Votre commentaire m'est précieux. Merci.

  • Serait-ce le résultat des lectures latines partagées ici même il n'y a pas si longtemps ?

  • Non, mais je reste indeffectiblement fidèle aux Stoïciens (Marc-Aurèle et Epictète) que j'ai eu l'immense chance de lire dans mon enfance.
    Content de vous voir, Haikai.

  • Ce qui nous perd, c'est que nous n'avons pas plus tôt goûté la philosophie du bout des lèvres, que nous voulons faire les sages et être tout de suite utiles aux autres ; nous voulons réformer le monde. Eh ! Mon ami, réforme-toi auparavant toi-même, et ensuite fais voir aux hommes, un homme que la philosophie a formé. En mangeant avec eux, en te promenant avec eux, instruis-les par ton exemple ; cède-leur à tous, préfère-les tous à toi, supporte-les tous. Ainsi, tu leur seras utile...

    Marc-Aurèle.

    ...Je connais peu ce Philosophe que je m'empresse d'effleurer...

  • Vous allez voir, c'est lumineux d'intelligence, tout en état très facile à comprendre. Aucun pédantisme chez cet auteur.
    Merci d'être passé.

  • Il est étonnant de voir comment votre objectivité se rapproche de celle des scientifiques.
    Avez-vous fait S ou quelque filière que ce soit s'en rapprochant ?
    (je suis toujours content de voir quelqu'un venir grossir nos rangs, même si mes prétentions en tant que scientifique sont très modestes, c'est un esprit auquel je crois profondément)

    "Les scientifiques ne recherchent pas l'autosatisfaction, juste la vérité" (dixit Asimov en d'autres termes)

  • Non, j'avais fait L. ;-)
    Merci d'être passé, Tituki.

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