Petite déception au Salon de l'étudiant de votre serviteur qui espérait un fois de plus jouir de quelques morceaux de freaksitude gratinée. L'année dernière était un meilleur millésime.
Globalement, quelques "types" se dessinaient, que l'on pourrait diviser en deux groupes : ceux qui viennent avec leurs parents (généralement, c'est la mère qui parle, ou qui vient sans son mari), et les autres, seuls, en duo amical ou en coucouple.
Je remarque alors que :
1/ Ceux qui viennent avec leur(s) parent(s) ne parlent pas.
2/ La plupart des jeunes n'ont aucun conviction, ils semblent venir de force, et espèrent qu'on leur dira qu'ils peuvent ne pas travailler. Presqu'aucun de ceux que j'ai vu n'avait le profil de l'élève studieux et motivé, encore moins de l'intellectuel.
3/ Je dégage les types suivants (presque des "caractères") :
a) la bonne élève qui vient faire de l'allemand, généralement blonde à lunettes ;
b) la fille jolie et à la mode, mais pas motivée pour un yen, qui exprime son désintérêt, notamment en soupirant ;
c) la "camionneuse" en survêtement, curieusement mal embouchée ;
d) le couple de gothiques bien élevés, sympas et motivés ;
e) le gars qui ne ressemble à rien (une amibe ? un morceau de fromage mou ? ) et qui a l'air de ne rien comprendre (le Japon doit être son seul espoir de trouver femme). 4/ 80 pourcents veulent faire de l'anglais et le reste se partage entre l'italien et l'espagnol.
Bref, de futurs bras cassés. Aucun n'est prêt à se battre, et pourtant, il le leur faudra bien, que ce soit pour travailler dans l'université, ou dans le monde de l'entreprise. En dix ans, on est passé d'une génération désenchantée mais combattive (la mienne), à une génération déculturée et démotivée. Ils n'ont pas conscience de la chance qu'ils ont de pouvoir faire des études supérieures. Alors que dans tel ou tel pays, l'école élémentaire représente déjà une fenêtre d'espérance ouverte sur l'avenir. Triste jeunesse dont une partie du système s'est désintéressé. Trop assister n'est pas aider. Rendre ayant-droit n'est pas aimer.
Commentaires
Qu'est-ce que avez contre les morceaux de fromage ?
Je voulais dire "un fromage mou", pas un "plus" bien évidemment.
Je pense surtout que les médias, à force de propager les idées subversives, pseudo rebelles des grévistes du CPE ou de Fillon ou autre, ont perverti ce qui était la dernière qualité des jeunes : la qualification.
"Les jeunes se sont battus pour avoir un diplôme, leur ayant été répété que s'ils étaient qualifiés, ils trouveraient un emploi. Et ce n'est que bien déçus qu'ils se sont trouvés devant des portes fermées. Et ce, malgré une formation en bonne et due forme"
En disant cela, on n'a pas montré comment s'en sortir dans notre société. On a juste redit l'opinion d'une proportion (plus ou moins considérable, mais néanmoins une proportion) de ce que certains diplômés pensaient (nul besoin de citer les branches où beaucoup d'étudiants pensaient ainsi).
On a alors convaincu les jeunes que faire des études ne servait plus à rien.
Mais rien me paraît quand même un bien grand mot, même si sous plusieurs points de vue, ç'en est proche.
Mais suite à ce message, cela voudra tout simplement dire encore plus de portes fermées, non plus seulement en France, mais aussi autre part.