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Création visuelle ビジュアル・アート - Page 5

  • Le shoot them up, c'est de l'Art !!!

    medium_img_02_1280.jpg Voici l'exemple d'un jeu vidéo dont l'univers graphique est assez artistique. Sans renier l'aspect manga national, les graphistes on aussi été largement influencés par les oeuvres d'Alfons MUCHA (1860-1939) (très populaire ces derniers temps au Japon en raison d'une exposition qui lui est consacrée). Pour un genre dit mineur (le shoot them up en 2D à scrolling vertical), les auteurs du jeu ont réussi le pari de l'inscrire à la fois dans la continuité de titres prestigieux sans négliger une approche véritablement artistique et originale.
    Un jeu peut-être trop dur pour moi, mais que j'ai eu beaucoup de plaisir à admirer.
    Mushi Himé-sama 「虫姫さま」 (Mademoiselle la Princesse des Insectes), de Cave, 2004.
    Le site officiel : http://www.cave.co.jp/amvisual/mushihime/

  • Coup de coeur - SENDÔ Masumi 仙道ますみ (1)

    Je tiens à préciser tout de suite que je ne suis pas un fan de manga. J'aime bien les mangas, mais j'apprécie tout autant certains comics, voire quelques rares auteurs franco-belges.
    Bref, si je présente cet auteur, c'est un peu comme un instantané, un "bonus" dans ce blog qui parle plutôt d'autres choses. Il arrive que parmi la foule des produits que les magasins nous présentent, un se détache des autres et s'impose en nous comme oeuvre. Je ne parlerai pas ici d'Art, mais d'artisanat de haute volée. Je suis tombé par le plus grand des hasards sur l'oeuvre de SENDÔ Masumi 仙道ますみ dans un magasine de prépublication de BD qui avait été jeté à la poubelle. J'ai ainsi ramassé le bottin, et parmi la vingtaine de bandes dessinées, celle de cet auteur s'est imposée immédiatement à moi avec l'évidence du coup de foudre. Au départ, j'ai tout de suite été attiré par les dessins, efficaces et gracieux, par la vraisemblance des mimiques, puis je me suis mis à lire, et le deuxième charme de cette oeuvre m'est apparu d'évidence. Au delà de ce joli dessin se cache une maîtrise du scénario (surtout à partir du 2ème volume), un souci du détail que ce soit visuellement, dans la présentation des situations ou tout simplement dans les dialogues. Les personnages m'ont tout de suite attiré, non comme des héros le feraient, mais parce que ce sont des personnes ordinaires et sympathiques, souvent en souffrance. Aucun pathos, aucun larmoiement, des bons sentiments mais jamais de mièvrerie. C'EST LA VIE qui nous est montrée et qui palpite sous nos yeux, des instants insignifiants comme des traumatismes. Avec Renji 恋治, le héros, nos apprenons, nous réapprenons, nous revivons la vie, l'expérience amoureuse, la première fois, sans jamais le moindre mauvais goût ni la moindre complaisance. Les femmes ne sont pas méprisables, et c'est souvent Renji qui est à blâmer. Pourtant, il n'est pas méchant, tout juste un peu "chien fou" en raison de son jeune âge (il a 20 ans). Sans vouloir trop en dire (j'ignore à l'heure où j'écris ces lignes s'il existe une version française de cette oeuvre), je vais présenter en quelques mots "Ai あい - You don't know what love is" (L'amour - Tu ne sais pas ce que c'est) (12 volumes parus à ce jour) :

    medium_eos.jpg
    Renji, tout juste entré à l'université et qui ne rêve que de devenir photographe de charme, voit un jour débarquer chez lui, au moment le plus mal choisi (vous imaginez) sa soeur dont il était sans nouvelles depuis plusieurs années. Celle-ci a beaucoup changé et l'adolescente ronde est complexée est devenue une belle jeune femme. On ne sait pas trop, mais elle semble avoir connu des expériences douloureuses. Elle s'installe chez lui et décide de l'initier (par ses conseils et un tout petit peu plus) à l'amour tel qu'une femme l'attend. Renji suivra les bons conseils de sa soeur et deviendra un véritable Casanova. Tout pourrait sembler joyeux et libertin, s'il ne s'agissait en réalité d'une histoire de peurs, de frustrations, de souffrances, de coeurs saignants et d'incertitude torturantes. Renji souffrira, mais que dire de la peine ressentie par les femmes qui croiseront sa route : Ami 亜美, la jeune prostituée ; Kagami 鏡, l'étudiante garçon manqué, elle aussi photographe ; Mamiko 真実子, ma préférée, une jeune femme trop enrobée, personnage bouleversant. La soeur de Renji, Eri 愛里, est encore celle qui tire le mieux son épingle du jeu, mais il lui en coûtera quelques larmes.

    Récit vraisemblable, vrai comme la vie, mais pas vériste, fiction intimiste pratiquement inconnue au Japon même, Ai est une oeuvre qui m'a touché au plus profond du coeur.
    On pourra se reporter au site de SENDÔ Masumi pour se faire une idée de son style de dessin. Certes, ce n'est pas Léonard de Vinci ou El Greco, mais pour de la BD, c'est très bien, esthétique, sensible, et les oeuvres de maturité révèlent, sous un style apparemment masculin que n'avaient pas les oeuvres de jeunesse (notons que "Masumi" est un prénom unisexe, comme Dominique chez nous, statistiquement plus porté par les hommes), une sensibilité toute féminine. J'ai d'abord cru que Masumi était un homme, mais lorsque j'ai découvert mon erreur, j'ai regardé ses dessins, considéré sa narration d'une autre façon, plus posée, plus attentive, et j'ai perçu ce qui m'avait échappé.
    Un de mes trois coups de coeur manga en deux ans...

    (A noter que la précédente série de SENDÔ Masumi, Etchi 『えっち Girls Can't Help Falling in Love 』 (Cochonneries - Les filles ne peuvent pas s'empêcher de tomber amoureuses), est épuisée et que l'éditeur n'envisage pas la réimprimer. J'ai réussi à me la procurer, mais il me manque encore deux volumes. Une note est en préparation.
    Ai - You don't know what love is est (encore) publié aux éditions Shûeisha 集英社).

  • Légèreté

    Aujourd'hui, je me suis retrouvé, à cause de mon sens de l'orientation défectueux, au Nord au lieu du Nord-Ouest, et la courte marche que je prévoyais s'est transformée en périple de plus en plus fatigant. Mon inquiétude grandissait (arriverai-je avant la nuit, me faudra-t-il prendre un taxi, si j'en trouve un, jusqu'à la gare la plus proche ?). Soudain, je tombai sur une gare, et pas n'importe laquelle, celle d'Akihabara 秋葉原, quartier de l'électrique, l'électroménager et l'électronique hi-tech, quartier que je connais assez bien. J'en profitai pour faire un tour, et, dans une des nombreuses boutiques de jeux, tombai sur le jeu PC que j'avais le plus envie de m'offrir depuis un an, mais dont le prix m'avait alors dissuadé : Tsukikagé no destiny 「月影のデスティニー」 (Le destin du clair de lune), un splendide jeu à la Diablo, dans l'univers de la Chine médiévale. Rien que la boite et la notice valaient les 2070 Y que j'avais payé pour acquérir ce bijou (au lieu des 13 000 Y à sa sortie). medium_top03.jpgQu'en plus il fonctionne dans ma machine, c'est trop de plaisir pour un seul homme. Alors voilà où je voulais en venir : quel dommage qu'un jeu de cette facture ne soit jamais distribué en France. S'il le fallait, je le traduirais moi-même (à partir de la version japonaise que je possède, pas de l'original chinois, car c'est un authentique jeu chinois) ! Je suis sûr que ce jeu trouverait son public. Throne of Darkness (qui se passe dans le Japon médiéval) a bien trouvé le sien.
    Tsukikagé no Destiny, un jeu Season (1997) et Softop (2003), édité au Japon par Falcom (2003).