Je voulais depuis quelques temps approter mon grain de sable aux commentaires sur les "manif'" anti-CPE. Je peux déjà vous renvoyer aux bonnes notes suivantes :
http://rectudinesto.hautetfort.com/archive/2006/03/16/c.html
http://hertoghe.typepad.com/carte_de_presse/2006/03/une_librairie_e.html
http://ultima-ratio.hautetfort.com/archive/2006/03/14/ah-qu-elle-est-belle-la-republique.html
http://www.copeau.org/index.php?2006/03/19/571-sur-le-cpe
A ce (triste) propos, il m'apparaît déjà - et ce sans prétention aucune à l'originalité - que :
1/ Il existe des façon civilisées et dignes de défendre ses idées (qu'on soit contre le CPE ou non) : distributions de tracts en dehors des établissements, manifestations pacifiques, rédaction d'articles, pétitions ; par ailleurs, il m'apparaît étrange que des gens qui se disent démocrates n'acceptent les règles de la démocratie (et de la république) que quand cela les arrange (je croyais que dès lors qu'un parti était élu, qu'on ait voté pour lui ou non, on attendait les prochaines élections pour le sanctionner par le vote en cas de désaccord, et qu'on ne faisait pas la révolution pour faire retirer une loi votée par la représentation nationale - malgré un 49-3 des plus maladroit politiquement, disons même carrément contre-productif !) ;
2/ Ceux qui brulent les livres et détruisent le mobilier des universités publiques ne sont pas dignes d'être appelés étudiants (ils ne savent pas la chance qu'ils ont, alors que dans le monde de nombreux pauvres (eux) aimeraient bien ne serait-ce qu'aller au lycée) ; ils s'avilissent et se perdent par leurs violences ;
3/ Quant au CPE (qui n'aurait rien perdu à être plus discuté en amont, mais bon) : comment savoir si c'est une mauvaise chose si on ne donne pas sa chance au texte ? Ces jeunes écervelés s'imaginent peut-être qu'après leurs études, on va leur proposer un CDI pien payé ? Que nenni, ce sera un stage non rémunéré ou un CDD au SMIC dans le meilleur des cas (sauf piston, mais passons). Et entre deux ans de stages (non rémunérés) à répétition ou un CPE (avec risque de se faire virer sans explication pendant la période d'essai), je préfère le risque. Je vois mal la situation empirer avec le CPE. Probablement que ça ne changerait pas grand chose... En tout cas, si le jeune est bon, voire très bon, l'entrepreneur, à moins de se retrouver d'un coup en mauvaise passe financière ou de ne pas être rationnel (ce qui arrive aussi), aura plutôt tendance à vouloir garder son crac qu'à le virer.
4/ Ces jeunes, qui se disent révolutionnaires, ne prétendent qu'une chose : "CONSERVER l'état des choses". Comment voulez-vous que la France réforme, si sa jeunesse se bat pour l'immobilisme. Je les plains sans les haïr.
5/ La Gauche, une fois de plus récupère tout. Se peut-il qu'il s'agisse de... démagogie ? Non, je ne saurais y croire ! ;-) (Je ne dis pas que la Droite, dans l'opposition, ne ferait pas d'obstruction et ne critiquerait pas l'adversaire, mais à ce point, cela paraît difficile).
6/ Je continue de penser, plus que jamais, qu'une partie des gens qui habitent ce pays veulent qu'un Etat - qu'ils méprisent chaque année davantage - fasse tout pour eux, alors qu'eux ne veulent rien faire pour leur pays (on n'est pas au pays de KENNEDY). Plus dure sera la chute de notre beau pays - qui n'avait pas mérité ça (CPE ou pas, d'ailleurs).
7/ Je ne me battrai pas pour le CPE. Je suis fataliste pour certaines choses : ce qui doit arriver arrivera. Je préfère m'en tenir à mon droit de vote.