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Danse de rue et pin-up musclée

Après SENDÔ Masumi, j'aimerais présenter une précédente découverte qui m'avait presque autant enthousiasmé, mais pour des raisons différentes. Il s'agit Yasumin no Dance 『ヤスミンのDance』 (La danse de Yasmine), une sorte de roman en bande-dessinée, donc une oeuvre courte (deux volumes), destinée au public le plus large, essentiellement jeune. L'auteur, SAKURAGI Yukiya 桜木雪弥, s'était fait un peu connaître par une série assez bien pensante, Mai.hômu Mirano 『マイホームみらの』 (Mirano chez moi), l'histoire d'une jeune gouvernante bien faite de sa personne, romantique et pleine de bons principes qui tombait amoureuse du fils de ses patrons. (15 volumes).

  Avec Yasumin no Dance, nous découvrons l'univers de la rue et plus précisément de la danse hip-hop. Yasmine est une adolescente brésilienne qui débarque habiter au Japon chez sa grand mère japonaise, une femme rigide qui lui impose une formation classique de jeune fille de bonne famille, avec port du kimono et cérémonie du thé. Mais la jeune fille est indépendante et a la bougeotte. Elle aime la danse. Formée dès son plus jeune âge à la capoeira, elle ne rêve que de devenir une bonne danseuse hip-hop de rue. Sur sa route, des jeunes vont la suivre, la former et la défier. Et bien sûr, l'héroïne persévérante finira gagnante des compétitions et respectée de tous.

Contrairement à SENDÔ Masumi dont le scénario m'avait séduit, ce qui m'a attiré tout d'abord chez SAKURAGI, c'est le dessin, une sorte de sommet dans le style manga (si tant est qu'on puisse parler d'un "style manga", en tout cas un style typiquement japonais, avec des personnages aux yeux disproportionnés), fin, détaillé, maîtrisé, donnant bien l'impression de mouvement. On voit que l'auteur s'est documenté sur son sujet. Il dit avoir consulté des vidéo et des revues. Peut-être a-t-il même travaillé d'après photo pour chaque pose. (Le slogan du manga est d'ailleurs : "Riaru.sutorîto.dansu.komikku リアル・ストリート・ダンス・コミック" (Bande-dessinée de danse de rue réelle), même s'il s'agit d'une fiction (c'est écrit en petit à l'intérieur). Tout cela est crédible (presque toujours), et vraiment à la fois sportif et gracieux. Yasmine est un personnage visuellement splendide (difficile de faire mieux dans le style manga : peut-être HAGIWARA Kazushi dans Bastard ou TSURUTA Hirohisa dans Natsuki Crisis, pour moi les deux sommets du style manga, dans lequel je ne range pas des auteurs trop personnels comme OOTOMO, SHIROW, IKEGAMI, TANIGUCHI, AMANO... ), et les "plans culotte" sont présents presque à chaque page, ce qui n'a pas empêché l'auteur de s'appliquer quand il dessinait les kimonos. Aucune vulgarité, pas de sexe (chez cet auteur un peu puritain) et une morale basique du noble effort récompensé.
Bref, on l'aura compris, pour moi, l'intérêt, qui est loin d'être négligeable, de cette petite oeuvre, est essentiellement graphique. Les dialogues n'ont pas grande importance et le scénario tient sur une serviette en papier.
Mais quel enchantement visuel !

Yasumin no Dance, (2 volumes) éd. Shûeisha (décidément !), 2001.

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