Un jour, alors que je me promenais à Ginza, quartier des commerces de luxe, je tombai sur un étrange passage souterrain. On y trouvait un cinéma, un sex shop de produits occidentaux nommé "Aladin" et de nombreuses gargotes devant lesquelles les réfrigérateurs voisinaient avec les poubelles et les cagette où la viande congelée se réchauffait tranquillement. J'ai déjà rencontré de mauvaises odeurs, mais rien comme celle-ci, entêtante, inquiétante, obscure. Peu de gens empruntent ce passage qui n'en apparaît que plus malsain. Quelle ordure sous les dorures du luxe ! C'était comme faire l'expérience, plus que de la pauvreté (il suffit d'aller dans les parcs pour cela), d'autre chose... Rien de rationnel ici, juste une vague impression, un malaise qui m'a saisi. Il me sembla que je touchais là quelques chose du doigt.
Les photos parlent peu, c'est dommage (Haut et fort a certainement raison de ne pas se mettre à l'odorama).
J'ai vu de l'eau ruisseler le long des murs, des toilettes qui vous coupent le transit intestinal plus efficacement que la pâte de coing...
Commentaires
salut!
Aussi bizarre que cela puisse paraître, tes photos m'ont filé le "blues". J'ai connu aussi des endroits comme ça, mais à Ginza, j'avoue que je suis surpris!
Est-ce que tu sais si le "Golden gai" est toujours là? Ce n'était pas mal dans le genre, juste à côté du Kabuki-cho (2 chome?). Un essemble de petites baraques en bois où seuls les initiés pouvaient entrer. Il ne fallait surtout pas se tromper de porte. On y trouvait soit des "nomiya" _ bistrot?_ à intello ou des Yakusa. S'y promener l'après-midi est complétement glauque, mais c'est vers 11 heures du soir que cela commençait à se remplir, quand les gens avaient décidé de ne pas prendre le train pour rentrer et de passer toute la nuit dehors.
J'y avais un troquet de prédilection qui s'appelait "ghetto". Si jamais tu passes par là, ce serait gentil d'envoyer qq photos. Mais n'y va pas seul. Il faut être présenté ( Les profs de fac connaissent bien ce genre d'endroit)
Et puis est-ce qu'il y a toujours les "homeless" à Shinjuku dans le passage qui va vers les building Mitsui et Sumitomo?
D'année en année, j'ai vu la ligne de ces petits abris en carton s'allonger, ce qui était un signe de la crise de l'économie japonaise. Le matin, tôt, les Yakusa venaient pour chercher des travailleurs payés à la jounée. La police a toujours essayé de "déplacer" ces pauvres du japon, car ça la foutait mal vu que c'était sur le chemin des grands hotels internationaux, Hilton, Hyatt, Keio, etc...
pffff! J'ai vraiment le blues ce matin !
Je dois aimer les décors glauques, faut croire. Je viens de mettre la photo de la pissotière en fond d'écran; un arrière goût de Marcel Duchamp. J'aime bien les photos décalées, celle qu'on ne prend pas pour faire joli. J'ai trouvé un site où un artiste a mis en ligne les photos qu'il prend de friches industrielles, parmi j'en ai trouvé une magnifique d'antiques bidons à l'oxydation superbe. Un des plus beaux clichés vu en trente ans!!!
Je vous communiquerai l'adresse du site ultérieurement.
Ah oui ! S'il vous plaît !!
Bon, la voilà: "www.lipsheim.org". A découvrir sans plus attendre!!!
Merci beaucoup. Ca m'a rappelé des souvenirs, car j'ai vécu trois ans en Alsace. Les vieilles usines ont un charme qui agit sur moi de façon inexplicable. Les barrils m'ont beaucoup plu à moi aussi.
Il me tarde aussi de voir vos créations !
A bientôt.