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Emprise progressive (2)

Arrivé en bas de l'escalier, légèrement essoufflé, Raphaël se dirigea vers sa voiture. Au moment où il s'apprêtait à traverser la rue pour la rejoindre, deux hommes surgirent de rues adjacentes et s'approchèrent du véhicule en le fixant sans ciller, le visage inexpressif. Raphaël resta interdit l'espace de deux secondes, puis il fit un de ces rares choix auxquels on n'est pas forcément confronté dans sa vie. Renonçant à prendre sa voiture (ce qui revenait à dire : renonçant à sa voiture même), il changea brusquement de direction et se sauva en courant sans regarder derrière lui. L'un des hommes voulut se lancer à sa poursuite, mais il en fut empêché par l'autre qui le retint par l'épaule, lui faisant signe que non, de la tête. Le premier ne répondit rien, et les deux hommes repartirent dans le sens inverse. La lumière baignait le quartier bourgeois. Des rires d'enfants parvenaient d'un jardin public situé à proximité. Tout était vert, beau, tout allait bien, je répète : tout allait bien. Tout allait bien...

Et pourtant.
Personne (à part le chat Arsène) n'avait découvert ce qui encombrait l'appartement de Raphaël. N'importe quel quidam l'eût-il fait, qu'il n'en aurait pas mesuré toute la portée. Pourquoi ? Parce qu'il n'en aurait pas possédé TOUTES LES CLES. Croyez-vous qu'il est facile de concevoir des choses qui dépassent vos capacités d'entendement ? Qui sait : peut-être Arsène seul avait il compris, tant il est vrai qu'on crédite les chats de pouvoirs mystérieux, ce qui explique la fascination qu'ils exercent tout comme la répulsion et la haine. On raconta à l'auteur de ces lignes qu'autrefois, un enfant s'amusait à lapider des chats à mort. Un jour, le fantôme d'un de ces chats se vengea et poursuivit l'enfant, devenu adulte, en lui infligeant une malchance prodigieuse. Ce garçon, perdant toute confiance en lui et tout espoir en une quelconque justice providentielle, sombra peu à peu dans le cynisme, la méchanceté, et la démence. Il se livra à divers excès autodestructeurs qui n'avaient aucun sens et, un beau jour de mai, alors qu'il s'apprêtait à aller chercher sa copine dans sa vieille Ford fiesta blanche diesel... Non, la suite à cette histoire viendra en son temps également.

Raphaël se trouvait seul en plein centre ville, à une heure de faible affluence. Que faire ? Où aller ? Marescould n'avait pas donné plus de détails. Il devait pourtant trouver une issue. Il ne pouvait pas se permettre de rester,, hagard, en plein Paris, seul et abandonné de tous, sans savoir ce qu'il allait advenir de lui. Faute de mieux, il se résolut à prendre le premier bus qui se présenta, et monta dedans. Le véhicule avait comme direction la Gare de Lyon... Il n'aurait jamais dû monter.

Lire le chapitre 3

Commentaires

  • et alors?

  • La suite pour bientôt (ainsi que la suite et fin du journal de mon voyage), lorsque mon travail me laissera quelque répit. Vous n'êtes pas au bout de vos surprises, croyez-moi ! J'envisage même de créer des liens avec mon roman Un jeune prêtre...

  • L'accroche (sans jeu de mot) marche très bien. J'envoie d'autres commentaires par BAL

  • Je viens de vous répondre, cher zorglub.

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