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Toda of the Dead (4)

Axel sursauta : le Furûtsu.paradaizu était à présent entouré de bâches blanches, et des hommes en combinaison anti-bactériologiques s'afféraient en masse, et couraient en tous sens, comme affolés. Bon sang ! pensa-t-il. L'une de leur cuves toutes fendillées a dû péter ! Malgré sa fascination pour le spectacle, il se détacha de la fenêtre et remonta le long couloir, éclairé au néon, entendant ça et là, faiblement, quelques toussottements et toujours ces mêmes bruits de coups contre les murs ou les portes. Arrivé à la chambre de Fabien, il frappa doucements trois coups. Il savait que le Toulonnais n'aimait pas être dérangé, aussi était-ce la première fois qu'il se risquait à cet acte. A peine avait-il frappé, que ce fut son plus proche voisin, Guillaume, qui sortit : "Je t'ai entendu frapper, alors je me suis dit qu'il y avait peut-être un problème...
- Non, je viens juste voir comment va Fabien.
- Au fait, tu as vu le Furupara ? C'est l'évasion des fraises mutantes ou quoi, hahaha. Les voir en scaphandre de l'espace, ça m'fait trooop rigoler !"
Axel n'avait pas encore pensé à sa réponse que la porte s'ouvrit lentement...
Il eut un imperceptible tressaillement du sourcil gauche lorsqu'un silhouette allongée et courbée parut dans l'entrebaillement de la porte. Fabien était enveloppé dans un édredon bleu foncé, et le visage qui en sortait semblait surgir de ce violent contraste de couleurs. Blanc, picotté de taches brunes, les yeux jaunis et troubles, la peau humide, cette face nouvelle s'imposa aux visiteurs. Guillaume ouvrit de grands yeux, et commença : "Ouh là, ça s'arrange pas ! A ta place, je m'inquièterais.
- C'est le Pablo qui vous envoie ?", fit la voix afaiblie, mais encore caractéristique, avec ce léger accent méridional . "Genre, il te conseille d'y aller, mais il n'y va pas lui-même. Deux poids, deux mesures. De toute façon, après l'incident du CD et l'affaire du fromage...
- Qu'est-ce que tu as, au juste ?", coupa Axel, passablement inquiet et qui n'avait pas envie de perdre du temps pour des bêtises.
"- J'ai pris la crève, une sacré crève. J'ai de la fièvre, je crois. J'ai froid, des sueurs etc. C'est toujours moi qui m'tape toutes les merdes". En l'écoutant parler, Axel put constater ce changement dans l'haleine que Guillaume lui avait décrit précédemment. Fabien, d'habitude si propre sur lui, avait toujours bonne haleine. Là, il ne pouvait s'agir que de la maladie. Il grelottait.
"- Laisse-moi te tâter le front", fit Axel, et il avança sa main vers le front sur lequel des cheveux étaient collés par la sueur. Au contact, Axel retira immédiatement sa main. Le front, loin d'être brûlant, était au contraire froid, non pas frais, mais bien froid. Après une seconde au cours de laquelle il jeta un regard à Guillaume, Axel reprit avec énergie : "Va immédiatement te coucher. Je vais chercher un médecin". Fabien tourna les talons et se dirigea vers son lit. La porte se referma sur les visiteurs, mais ils entendirent tout de même ces mots : "j'aurais dû faire du chinois".
Pendant cinq bonnes secondes, Axel et Guillaume se regardèrent, bien incapables de parler, puis Guillaume rompit le silence : "Qu'est-ce que tu comptes faire ?
- Comme j'ai dit, je vais chercher un médecin.
- Et moi, je vais veiller sur lui. De temps en temps, je sortirai sur le balcon et je jetterai un coup d'oeil dans sa chambre.
- Je n'sais pas si c'est une bonne idée d'aller sur le balcon.
- Oui, t'as raison, alors je vais attendre que tu reviennes avec le médecin.
- Oui. On se tient au courant s'il y a du nouveau. J'y vais, je m'dépèche. A plus." A peine Axel avait-il prononcé ces paroles que la porte d'en face se mit à retentir de coup sourds et assez violents. Comme si un corps mou tentait de l'enfoncer de l'intérieur.
- Mais qu'est-ce qu'il a, l'Homme-à-tête-de-fugu, ce soir ? fit Guillaume. Il est devenu fou ?" A ces mots, la porte s'ouvrit d'un coup et le personnage en question apparut, méconnaissable. Déjà assez imposant par sa taille et sa corpulence au dessus de la moyenne, celui qu'ils appelaient l'Homme-à-tête-de-fugu en raison de sa ressemblance troublante avec ledit animal se tenait devant eux, essoufflé, les yeux jaunes, injectés de sang, le visage violacé recouvert de plaques marron semblables aux tâches qui constellaient celui de Fabien. En dix mois, il n'avait répondu qu'une seule fois à la salutation d'Axel. Les deux jeunes gens, peu habitués à cette voix, furent peu rassurés devant cette intrusion soudaine, et en entendant le râle plus que le cri, qui sortit de cette bouche. Le colosse, légèrement courbé, les regarda l'un, puis l'autre, toujours essoufflé, puis, transformant son râle en une sorte de sifflement guttural, sans même prendre son élan, se jeta violemment sur Axel.

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Commentaires

  • J'aime bien la direction que cela prend. Là dessus j'ai même ma petite idée. Je vous l'envoie par BAL des fois que je sois tombé juste...
    A tout de suite.
    Z

  • Merci pour le message. J'y ai répondu moi aussi en privé.
    Pour la suite, vous allez voir ! Ca va saigner !

  • Hmmmmmmmm, moi qui suis très impressionnable, ça me donne des frissons dans le dos. Les taches marrons, c'est très seyant... J'ai hâte d'arriver à la fin, si tout se termine bien, en tout cas.

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