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Emprise progressive (6)

L'appartement qu'occupait son cousin et sa femme avait beau être spacieux, les riches meubles de chêne et les vitrines à objets d'art et d'artisanat qui le garnissait le faisaient paraître plus petit. La décoration surchargée finissait par donner une impression d'encombrement, et le rafinement recherché n'apparaissait que comme l'étalage d'un goût hétéroclite modelé par les tendances visant à paraître. Le tableau de maître du XXème siècle placé sur le mur principal du salon, au dessus de la cheminée, était flanqué latéralement de pendulettes XVIIIème qui semblaient, par leurs dorures, attester du prix qui avait été payé pour chaque objet. Tout était vrai, et à la fois, rien n'était à sa place.

"Assieds-toi, j't'en prie", fit son cousin avec un sourire de pure politesse. Raphael s'exécuta, et se retrouva installé dans un confortable Chip and Dale recouvert de velours rouge. Raphaël s'agitait sur son siège et triturait ses mains moites. En face de lui, immobile, son cousin semblait attendre, mais en vain, aussi reprit-il : "Qu'est-ce que tu viens faire à Dijon ?" Il ne lui était bien sûr pas venu à l'esprit que ce pouvait être pour lui rendre un petite visite.
L'air peu fier, Raphaël répondit : "J'ai des problèmes.
- Quel genre de problèmes ?", fit l'autre en fronçant les sourcils.
- Je dois m'absenter de Paris quelques temps, et j'aurais voulu savoir si tu pouvais me loger quelques temps...
- Combien de temps ?
- Une semaine tout au plus.
- Qu'eeeeeeeest-ce que tu as fait ? Où est-ce que tu es allé te fourrer ?" Raphaël n'eut pas le temps de répondre que le bruit de la serrure retentit, la porte s'ouvrit, et la femme de son cousin pénétra dans l'appartement accompagnée d'un petit chien marron qui déplut tout de suite à Raphaël. En voyant ce dernier, la femme ne cacha pas sa surprise. Raphaël se leva et fit quelques pas vers elle. La femme posa ses sacs de commissions, s'approcha, et après qu'ils se firent la bise et se furent salués, s'apprêta à prendre part à la conversation, mais :"Excuse-nous un moment", fit le cousin, et il entraina sa femme dans la pièce voisine, en la prenant par le bras.
Ils firent leur réapparition quelques minutes plus tard, la femme apportant sur un plateau à poignées dorées une assiette sur laquelle figuraient quelques biscuits bon marché et un verre vide. "Qu'est-ce que je te sers ?
- Tu aurais du lait ?
- Oui, bien sûr, je t'en apporte". Et elle repartit chercher un pack, l'air las. Pendant ce temps, Raphaël et son cousin se regardaient sans plus sourire.
"Je pourrais savoir ce que tu as trafiqué, avant toute chose ?
- Certaines personnes me recherchent, et je dois me faire oublier quelques temps. Je ne savais pas où aller, et je suis venu ici, mais je ne resterai pas longtemps.
- Annick et moi on veut bien te dépanner pour la nuit, mais pas plus."
Je le savais, pensa Raphaël.

Lire le chapitre 7.

Commentaires

  • Je regrette presque de vous faire mentir en postant un commentaire sous la nouvelle : contente de lire la suite !

  • Merci, unique lectrice !!

  • au fait c'est quoi des biscuits bon marché? et la suite?

  • Des gâteaux pas chers achetés pour des invités pas souhaités.
    Merci, lectrice n°2.

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