Avec ma journée à Hiroshima, commence la deuxième partie de ce voyage. Parti à mon goût trop tard, mais n'ayant pu faire pu faire autrement, je me retrouvai à Hiroshima avec mon lourd bagage que je me refusai à laisser à la consigne de la gare. Lourde erreur (c'est le cas de le dire). Après la dégustation d'un Hiroshima o-konomi-yaki 広島お好み焼き roboratif, je commençai ma visite du jour. Muni de ma simple boussole, je pris le tramway en direction du mémorial de la paix, mais malheureusement, me trompai de ligne. Descendu deux arrêts plus loin, je fis le trajet à pieds, incapable d'évaluer les distances, sous la pluie d'un ciel gris qui plus est. On n'a pas idée de l'étendue géographique de Hiroshima si on n'y est pas allé. C'est à peu près grand comme Paris intra-muros (ou en tout cas c'est ce qu'il me sembla ce jour la avec mon sac rempli jusqu'à en faire craquer les coutures). Dans cette ville assez aérée sans rien d'ancien (et pour cause), je marchai dans l'effort et tombai devant un restaurant fermé qui avait la particularité d'avoir une devanture en bois sculptée. Je pris quelques photos, telles que celle-ci.
C'est la seule trace de tradition architecturale (bien qu'on y sentît l'influence des îles océaniennes et de l'Inde) que je trouvai dans cette ville. Je continuai mon périple, passant le pont Seitô (Seitô hashi 西堂橋) près duquel le grand sage bouddhiste Ekei 恵瓊 (1538?-1600) vécut quelques temps.
Après une petite heure de marche, j'arrivai finalement au Parc du mémorial, où sont situé le musée de la bombe atomique Hiroshima Heiwa kinen shiryô-kan 広島平和記念資料館 ainsi que le Gembaku dômu 原爆ドーム (le Dôme de la bombe atomique), un des rares bâtiments (assez proche de l'épicentre) à être restés debouts après la déflagration. Cet immeuble était avant guerre le Hiroshima-ken bussan chinretsu-kan . sangyô shôrei-kan 広島県物産陳列館・産業奨励館 (Chambre de commerce et d'industrie départementale du Hiroshima). Je notai qu'il s'agissait des seuls bâtiments de style occidental, en pierre et métal, même si l'intérieur fut, à l'exception miraculeuse de l'hôpital de la Croix Rouge (!), entièrement détruit. Les portes en métal des entrepôts furent tordues sous la puissance du rayonnement énergétique, et tout fondit sur place. Le musée, qui propose un tarif symbolique au touriste, ne lui donnant aucune excuse pour ne pas rentrer, met en location des casques pour que des commentaires soient accessibles aux étrangers dans leur langue : il y en avait même en français. Je ne m'attarderai pas sur les collections d'objets morbides que recèle ce lieu de mémoire. On y trouve des objets carbonisés (dont un tricycle d'enfant, une boite métallique à repas, des haillon divers... ), des restes humains, les lettres envoyées chaque année par le maire de la ville aux autorités des pays étrangers possédant l'arme nucléaire pour leur demander de s'en défaire... De nombreuses maquettes et photos, vidéo, montrent l'ampleur de l'expérience scientifique que représentait ce bombardement pour les Américains : occasion inespérée, en pleine guerre froide, d'envoyer un message dénué d'ambiguïté à la Russie. A moins d'avoir un coeur de pierre, on ne peut pas rester insensible à ce genre d'endroit.
Arrivé un peu tard, je ne pus pas tout voir aussi attentivement que je l'aurais voulu, d'autant qu'un gardien conduisit les derniers visiteurs vers la sortie, m'empêchant même d'étancher ma soir à la fontaine d'eau potable.
Je me retrouvai donc en fin de journée dans le parc, près des quais, assez jolis, mais par temps gris, et après avoir vu et lu pas mal d'horreur. Une statue (qui ne figure pas en photo ici) et une hideuse pagode de béton devant laquelle se tenait, debout, la déesse de la paix, mi-Avalokiteçvara (bodhisattva Kannon / Kannon bosatsu 観音菩薩), mi-ange, auprès de laquelle on avait placé des guirlandes de grues en papier, symbole japonais de la paix, voilà ce qui m'était donné à voir avant d'arriver au Dôme.
La population de la ville a longtemps tergiversé pour savoir s'il fallait conserver ce vestige, symbole douloureux de la bombe. Le travail de mémoire a été le plus fort. Hiroshima conservera donc un aspect un peu mortifère, mais pédagogique, et rappellera pour longtemps les horreurs de ce crime de guerre. Dommage que la plupart des Japonais n'aient pas grand intérêt pour cette partie de l'Histoire.
Comme il se faisait tard, je me dirigeai vers l'auberge de jeunesse que j'avais réservée, et après m'être perdu, je finis par trouver le bus qui m'amena dans le quartier où une résidente charitable m'indiqua le chemin à suivre, qui m'amena à mon point de chute.
L'auberge, d'une grande propreté et tenue avec soin, était un bâtiment de style Le Corbusier, assez précaire. Les chambres communes n'avaient pas de clef, et la salle de bain était commune, avec des casiers toujours sans clef. J'y allai cependant prendre une douche suivie d'un bain chaud réparateur, jouissant d'une solitude que seule l'heure pourrait expliquer. Le soir, après avoir échangé quelques mots avec des enfants particulièrement sympathiques (ce qui eut pour effet de remonter un peu mon moral singulièrement écorné par tant de malheur), je m'allai coucher. Bref, je passe sur les détails, mais sachez qu'une fois confié mon appareil photo au coffre du gardien, je dormis avec mon téléphone mobile et mon argent sur moi. Heureusement, le lendemain, rien n'avait disparu, et après un frugal repas, je repris la route qui devait m'amener à Miyajimaguchi 宮島口...
Pour en savoir plus sur Hiroshima :
archi-hiroshima (en anglais & japonais / in English and Japanese)
http://www.arch-hiroshima.net/arch-hiroshima/arch/delta_center/delta_center_e.html
Hiroshima-ken (Département de Hiroshima) (en anglais & en japonais / in English and Japanese)
http://www.pref.hiroshima.jp/index-e.html
all-zebest - Page 67
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Voyage d'études (2)
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Voyage d'études (1)
Après avoir trié et classé quelques 2000 photographies et sélectionné les clichés qui pourront figurer sur ce blog, me voici prêt à faire le point sur mon itinéraire.
Je partis de Shinagawa 品川 (Ouest de Tôkyô) et par le Shinkansen arrivai à Kyôto où je passai la journée en compagnie d'un professeur qui m'aide dans mes recherches, le professeur S. Nous nous rendîmes dans l'Ouest de Kyôto, passant la Sumida près de l'endroit où se situait la Cinquième avenue (Go-jô 五条) et son célèbre pont décrit par AKUTAGAWA Ryûnosuke dans Rashômon 羅生門 (La porte de Rashô) (pas grand chose à voir avec le film éponyme de KUROSAWA Akira. Là, il me fit visiter le Roku-hara mitsuji 六波羅密寺 (Temple des Six Exercices pratiques) de la tendance Shingon, temple fort célèbre pour avoir été visité par MINAMOTO no Yoshitsuné 源義経 (1159-1189), héros historique du Dit des Heiké (Heike monogatari 『平家物語』), représentant le clan "Genji 源氏". Il abrite une salle des trésors consacrée à des sculptures célèbres du Moyen Age, dont le deuxième plus vieux bodhisattva Avalokiteçvara (Kannon bosatsu 観音菩薩) et une statue hyperréaliste de Kûya 空也 (903-972), l'hermite errant qui popularisa le nembutsu 念仏 (invocation en boucle de la formule "Namu Amida Butsu 南無阿弥陀仏" ("Je te salue Bouddha Amitabha")) et deux statues de moines assis, très réalistes également, dont celle de TAIRA no Kiyomori (1118-1181), impitoyable chef du clan éponyme ou "Heiké 平家". Les touristes étaient fort nombreux, en raison d'un feuilleton historique retraçant la vie de MINAMOTO no Yoshitsuné actuellement diffusé...
Statue en pieds de Kûya le Vénérable (Kûya shônin ritsuzô 空也上人立像)
De là, nous nous rendîmes au Roku-dô chinnô-ji 六道珍皇寺 (Temple du Prince rare des Six Voies [vers les mondes d'errance]) (de l'Ecole Rinzai 臨済宗, tendance Kenninji 建仁寺派), situé à proximité, ensemble plus aéré, mais moins intéressant quoique disposant d'un kura (entrepôt) musée des trésors, hélas fermé ce jour-là) et d'un jardin japonais, célèbre pour la cloche que l'on y frappe pour ouvrir les rituels de la Fête des morts de Kyôto (Kyôto no O-Bon matsuri 京都のお盆祭り), car cet endroit est censé être le point de rencontre entre ce monde-ci et le monde des esprits (croyance que l'on retrouve dans le Konjaku monogatari-shû 『今昔物語集』 (Recueil d'histoires qui sont maintenant du passé)) ainsi que pour abriter des statues de Bishamonten 毘沙門天 (un des Sept dieux du bonheur) réalisée par Kûkai 空海, dit Kôbô Daishi 弘法大師 (le Grand maître de la Vaste Loi) (774-835), de Yakushi nyorai 薬師如来 (Tathâgata guérisseur) par Saichô 最澄, dit Denkyô Daishi 伝教大師 (Grand maître de la transmission de l'enseignement) (767-822) et du bodhisattva Ksitigarbha (Jizô bosatsu 地蔵菩薩) par un certain Teichô 定朝. Ce temple, à l'inverse du précédent, était fort peu visité.
Puis, comme il nous restait du temps, nous prîmes un petit train qui nous emmena à Kurama 鞍馬, au Nord de la ville, en pleine campagne, sur une colline où il faisait fort frais. Heureusement pour moi, je m'étais suffisamment couvert. Ce lieu-dit, en pleine campagne, rappelle un peu Nara. Comme toujours au Japon, la forêt y est dense et obscure, mélange de végétaux européens et de plantes plus exotiques. Un petit funiculaire aide à gravir une pente bien raide et dispense un commentaire affligeant de niaiserie sur l'énergie de la nature. Personne ne rit, mais personne n'est très attentif non plus. Cet endroit (mais pas le funiculaire, que je sache) aussi reçut la visite du susdit Yoshitsuné. Les tickets du funiculaire sont à son effigie sous forme SD (Super Deformed = archi-anamorphose pseudo-néoténique, pour parler simplement) en style manga. Sur le parcours, on trouve quelques temples très jolis, des panoramas imprenables et un air pur.
Je logeai à Ashiya 芦屋, près d'Oosaka et le lendemain m'y rendis afin de visiter les bouquinistes d'Umeda 梅田 (quartier central de cette ville), résolu de ne rien acheter, vu l'absence de place dans mon sac à dos, et je m'y tins.
Le jour suivant, je repartais pour Hiroshima par le train de 10h 1/2... -
SITES D'HUMOUR ヒューモアのウェブサイト
Le site de mon ami t3nDo ayant été piraté par un groupuscule islamiste, le forum de son site auquel je renvoyais pour les liens humour a lui aussi été effacé. Je place donc dans cette note les adresses des sites qui m'ont paru légèrement amusants :
Pucca club : (animation coréenne / Korean animation) (Pucca est Chinoise ; elle aime Garu ; Garu est un ninja coréen ; Garu est fort ; problème : Pucca l'est beaucoup plus !... / Pucca is Chinese; she loves Garu; Garu is a Korean Ninja; Garu is strong; problem: Pucca is far stronger than him!...) (in English / 한국어) :
puccaclub.com
Les Happy Tree Friends (âmes sensibles s'abstenir !) (parodies gores de dessins animés pour enfants) (for warned audience!) (gore content)
happytreefriends.com
Lopé prod (réalisation de sitcoms amateur de qualité) :
lopeprod.free.fr/lopeprod/
Sites sur les Shadoks :
lesshadoks.free.fr
lesshadoks.com
Sur le mullet (in English) :
mulletsgalore.com
mulletjunky.com
Tout sur les nanars :
nanarland.com
Mon ami Van Damme : pas si bête que ça, mais toujours drôle :
jeanclaudevandamme.free.fr
Le Centre d'Etudes Mazarine Pingeot (CEMAPI) : drôle si on le prend au 2ème degré...
Pour ceux qui lisent le japonais (日本語で) : Ozone en japonais !!
http://maiahi.com/index.html
Bruno Bozzetto, animateur de fortune, spécialiste du rire. Ne manquez pas son code de la route !
bozzetto.com
Le blog en bandes-dessinées de Frantico, ou les aventures d'un monsieur tout le monde sexuellement frustré (très drôle, mais trash) :
http://www.zanorg.com/frantico/
Voir aussi la page "Création visuelle", rubrique IV (Bandes-dessinées) -
Aïmu bakku (en français : Aïe m'baque !)
Me voici de retour, certes un peu plus tôt que prévu, mais parce que le voyage a été plus fructueux que je ne l'espérais ! Je vous raconterai un peu mon expédition après m'être reposé.
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Voyage d'études
Après-demain, je pars pour un voyage d'études et de recherches dans les départements de Hiroshima et Yamaguchi, sur les traces d'un ethnographe folkloriste sur lequel je fais ma thèse. Mon itinéraire sera en gros le suivant : (départ Tôkyô, gare de Shinagawa) - Kyôto (une journée) - Nara / Oosaka (1 journée) - Hiroshima (1 journée) - Iwakuni (1 journée ou 2) - Shimonoseki (1 journée) - s'il me reste suffisamment d'argent : Tsushima (île entre le Japon et la Corée du Sud) - Yamaguchi (1 journée) - Okayama (1 journée) - Ashiya (1 journée) et retour le 30. Le but est notamment de visiter l'île de Suô Ooshima, au large d'Iwakuni, le lieu de naissance de cette personne, et la consultation des archives de différents centres de recherches ethnographique.
Le programme risque d'être modifié en cours de voyage, mais c'est pour me donner une idée. Je serai donc absent de la toile pendant ces quelques jours, mon ordinateur portable étant trop lourd (8kg) pour être transporté avec moi. Laissez-moi des commentaires ici et là, ça me fera une petite surprise au retour ! Merci encore pour votre fidélité, votre participation constructive et votre présence humainement si enrichissante. A bientôt !