Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Des ménages m'en... et indigestion visuelle de nouilles

Je viens de perdre une heure de texte rédigé directement sur le blog. Je recommence sur le même sujet, sans la verve du début, sur mon bloc-notes, et ce sera un copié-collé des familles.

Aujourd'hui, j'ai commencé à envisager mon déménagement d'août (eh oui, les meilleures choses ont une fin), et ma dizaine de cartons , pleins, à moitié pleins (ou à moitié vide : au fait, êtes-vous optimiste ou pessimiste ?) et vides m'a singulièrement rappelé aux contingences matérielles. Je vais devoir cette fois prévoir le retour d'affaires accumulées pendant trois ans, et qui avaient déjà transité par deux fois dans le Japon (avec les problèmes de stockage que cela peut poser). Il va me falloir jouer réfléchi (en essayent de payer le moins possible : un déménagement à l'autre bout du monde quand on est étudiant, vous imaginez), en gérant mes stocks : ce dont j'ai encore besoin ici, et ce dont je me défais petit à petit, sachant que par bateau, il faut entre deux et trois mois... Les livres représentent l'essentiel de mes acquisitions. Rien que concernant mon sujet de thèse, j'en ai déjà accumulé un plein gros carton. Heureusement que le soir je fais (ces derniers temps) une pause bien méritée. Un pruneau fourré au pruneau (ma famille m'en a envoyé trois sachets et j'en ai reçu un quatrième en cadeau d'un camarade français !). Sans être un inconditionnel des pruneaux, j'en mange régulièrement, tous les jours (en modeste quantité, car je suis un plus gourmet que gourmand et pour éviter les désagréments du lendemain), et c'est assez plaisant. Ca n'est parfois pas sans éveiller en moi un certain plaisir, notamment lorsque j'écoute la radio en même temps, par exemple France culture (je reviendrai sur ce sujet un autre jour) ou de la musique (en ce moment, par exemple, Haydn ou Mendelssohn). Je m'égare : eh puis quoi encore, du plaisir ?! Et pourquoi pas de la gastronomie pendant qu'on y est ?! Assez d'impudique déballage masticateur ici !

Ce qui m'amène à penser que la nourriture est au coeur de la vie érotique, urbanistique et constitue un des sujets de prédilection des media au Japon. En une journée, sur une chaîne il passe plus d'émissions ou de (publi-)reportages concernant la nourriture que sur toutes les chaînes françaises réunies en deux mois.
Au titre de l'urbanisme, on cultive des légumes dans le sous-sol d'une ancienne banque (un gratte ciel), et tous les centres commerciaux disposent d'un marché couvert, souvent des épiceries fines, au sous-sol du gratte-ciel qui les héberge.
Lorsque je suis arrivé pour la première fois à Tôkyô, l'odeur de la sauce de soja, omniprésente, m'a sauté au nez comme l'avait fait celle de l'iode lors de mon premier séjour en Bretagne, habitué que j'étais à la Méditerranée. Lors de mon deuxième séjour, je ne sentais déjà plus rien.
Dans une émission populaire, deux "gros tas" (pour reprendre l'expression d'un de mes sempais) s'extasient à en pleurer sur des nouilles au jus ou des tranches de porc transgénique aggloméré pané (tonkatsu トンカツ) qui y surnagent mollement. Ils ont même popularisé une expression de leur cru : "Mayû マユー" (Il est omb !! : verlan japonais de "Umai うまい" : Il est bon) dans le troquet du coin, au grand contentement des employés dudit établissement. C'est toujours pareil, et personne ne se lasse, ni les "gros tas", ni les sponsors (qui rappellent régulièrement leur juteuse présence), ni les spectateurs qui jettent un oeil fatigué et distrait sur l'écran lumineux saturé de sous-titres "amusants".
Ce soir, était diffusée l'émission hebdomadaire au cours de laquelle des trentenaires (joyeux ?) déguisés en lycéens (dont une jeune femme assez attirante et au bagout réjouissant) dégustent des plats concoctés par un chef chaque semaine différent. La soirée est entrecoupée de reportages, notamment sur les cuisines du chef, et s'achève par l'épreuve tant redoutée par nos convives qui se sont "pétés le bide" : l'addition. Il s'agit de deviner le prix de chaque plat. Celui dont le total s'éloigne le plus du prix réel paye la douloureuse pour tous ! Bien que les participants (comme l'invité de la semaine) puissent tout à fait se le payer, et que celui qui pleure aujourd'hui tout haut se réjouira la semaine suivante tout bas (mais souvent tout haut aussi), n'empêche pas les notes de s'élever de 200 000Y (2000 E.) à 1 million (10 000 E.)... Pendant l'émission, la ménagère attentive aura relevé sur son cahier les recettes données à la hâte par le chef du moment.
Vous reprendrez bien une tranche, cher sempai ?

Commentaires

  • Chère V.,

    Merci de votre commentaire. Je déplore aussi que le copié-collé du bloc note donne ce rendu. La prochaine fois, j'essaierai avec Word Pad. Merci pour vos encourageants compliments.

    Merci aussi cher Math,

    Je suis réellement très heureux d'avoir trouvé de nouveaux lecteurs et je vais essayer de ne pas vous décevoir.

  • Je passe vous voir comme prevu - et c'est un plaisir de vous lire, meme si ci-dessus les lignes sautees (bloc note?) m'ont fait bien mal aux yeux... Mais pardonne vous etes!

    Beau week-end a vous

  • ça alors ! vous êtes au Japon!
    Mon rêve. c'est la Prod qui m'a donné votre adresse blog. Je vais devenir votre plus fidéle lecteur.

  • Salut,

    bon il faudra revenir sur l'épisode France Culture parce que partir aussi loin et... C'est pas bien RFI ?
    En même temps je dis ça mais je n'écoute pas RFI.

    Sinon je crois que je ne suis pas fan de la télévision japonaise. A moins que ce ne soit ta description qui m'en dégoute d'avance autant que je le suis de la française et de l'américaine.
    La bouffe est un sujet totalement mineur pour moi (ce qui n'est pas un reproche) mais je mange le plus souvent possible du japonais parisien (j'imagine qu'il y a quelques differences) et je me demande bien en l'écrivant pourquoi je dis ça.

  • RFI, il faudra que j'essaye.
    Au Japon, la seule chaîne (gratuite) intéressante pour moi est BS2 qui diffuse quotidiennement des extraits de journaux télévisés du monde entier. C'est passionnant de voir les priorités et les manières de présenter les informations. Ils avaient aussi fait une rétrospective OZU, mon cinéaste préféré. Les chaînes payantes doivent être de meilleure tenue que les gratuites (moins de pub, une thématique... ). Pour moi aussi, les émissions sur la nourriture, ça va bien 5 min, surtout qu'au Japon, on ose même présenter des produits transgéniques comme tels et diffuser des pubs pour produits laiteirs montrant des usines aseptisées qui n'ont rien du terroir qui seul fait vendre en France.

Les commentaires sont fermés.