Raphaël chercha rapidement du regard une place discrète dans le train. Fumeur ou pas, il s'en moquait. Plus rien de ce qui l'agaçait ou l'amusait n'avait désormais d'importance. Sa jambe le faisait de plus en plus souffrir. Le nerf qui la parcourait semblait rempli de cire chaude, et la sensation de saturation qui en découlait remontait le long de son tronc, irrigant les flancs, jusqu'au cou. Bon sang, vite ! Que je m'assoie, pensait-il. Et les passagers qui montaient, ne le dévisageaient-ils pas ? N'étaient-ils pas intrigués par sa claudication suspecte ? son visage transpirant ? son regard trop perçant ? Combien de personnes allaient-elles monter dans ce wagon ? Il lui semblait que cet incessant flot de monde, grouillant, n'en finissait plus d'alourdir le véhicule qui devait, pour un temps, l'éloigner de Paris et de ce qu'il y avait laissé. Pourquoi tous ces visages riants autour de lui ? Pourquoi cette joie absurde ? ces cris, ces pseudo-conversations ? ces habits de camping ? Cette population grossièrement bovine, piaffant d'impatience d'arriver à son lieu de villégiature beauf semblait le frapper pour la première fois. Ils ne savent pas ! Ils ne savent rien ! Ils ne cherchent pas à savoir ! Et pourtant ça a déjà commencé ! pensait-il, alors qu'il sentait sa jambe en feu.
Le train s'ébranla. Enfin, c'est pas trop tôt ! se dit-il, légèrement soulagé, mais toujours dans le même état psychologique. Ses yeux faisaient de fréquents allers et retours entre les rangs de fauteuils, l'allée, les bagages déposés au-dessus des têtes... Tout semblait normal. TOUT SEMBLAIT NORMAL.
Ne pas tourner en rond. Ne pas tourner en rond. Ne pas tourner en rond.
Pour tenter d'oublier sa jambe, Raphaël regarda par la fenêtre. C'était la banlieue parisienne. C'était laid, mais pas trop. Des nuages apparaissaient çà et là. Le ciel était serein. Pas d'orage en vue. Une nuée d'oiseaux passait calmement au dessus des plaines.
Raphaël essayait toujours de se calmer. Il plongea son visage dans ses mains quelques instants et s'efforça de respirer plus lentement. Il sentait l'artère de son cou battre violemment, et quiconque y aurait prêté attention eut remarqué qu'effectivement elle était saillante, et en aurait pu suivre les pulsations énergiques. Il resta bien cinq minutes ainsi, concentrant son esprit sur ses mains, son souffle, sa jambe qui le lançait. J'irais bien faire un tour aux toilettes pour voir l'aspect qu'elle a à présent, songeait-il.
Je repense à l'histoire du l'enfant qui tuait des chats, aussi, j'y reviens. Dans son enfance, l'enfant qui tuait des chats subit un dangereux traumatisme psychologique. Il faisait de nombreux cauchemars. Sa mère s'en alarma et l'envoya consulter un pédo-psychologue. Le brave homme ne parvint pas à déterminer, au bout de deux rendez-vous payés par les services sociaux, ce qui arrivait au garçon. Il ignorait tout des chats, ainsi que la pauvre mère, dépassée par les évènements. Et pourtant, elle aurait très bien pu se douter de ce qui provoquait ces mauvais rêves, dans lesquels...
"Excusez-moi, la place est libre ?". Raphaël sursauta...
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Commentaires
salut
c'est sylvie, comment veux tu que je m'y prenne pour me joindre à ton concours .
je vais raconter mon dernier tremblement de terre sur mon blog.
la photo que tu as mise, c'est tokyo non?
elle ressemble beaucoup à une de mes photos lorsque j'étais là bas , je vais essayé de la retrouver pour la mettre sur mon blog.
bye
Le principe, c'est de m'envoyer en fichier joint une ou plusieurs photo(s) qui vous aura (/auront) été inspirée(s) de près ou de loin par la nouvelle. Je choisirai en tout arbitraire celles qui me plairont le plus. Au plaisir !