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Le sabre du grimpant (V)

" Maître Bottello, je suppose ? »
Tiré en un instant de sa rêverie et levant rapidement les yeux, l’auteur charismatique eut la surprise de découvrir en face de lui un homme d’une étonnante juvénilité, grand, svelte, qu’on eut pu prendre pour un séminariste « à l’ancienne », cheveux courts bien peignés et fines lunettes à monture d’acier, n’était le tee-shirt immaculé (frappé, en son milieu, d’un cercle rouge) qu’on devinait sous une veste légère.

Il émanait de lui une impression paradoxale de force et d’inflexible volonté en dépit d’un physique non pas gracile mais « délicat ». Les yeux, grands ouverts et nullement diminués par les verres correcteurs, vous regardaient bien en face, sans timidité comme sans arrogance. La bouche, aux lèvres minces, esquissait un sourire engageant où l’on ne pouvait découvrir aucune trace d’ironie déplacée.

D’emblée, Raul Bottello se sentit en confiance, et cette confiance ne fit que croître durant la longue discussion qu’ils eurent ensuite et où il apparut que ce jeune homme, outre une belle apparence, possédait aussi une brillante culture dans les domaines les plus divers autant qu’une parfaite connaissance de son œuvre. De cela, il avait pu juger par les discrètes citations dont Ancelin avait su émailler son discours, révélant par là-même une fantastique compréhension des concepts essentiels de l’univers Bottellien. Ainsi de la notion de « conte intime », qui était au centre du Pèlerin initiatique : avec quelle finesse avait-il su la relier aux récits fondateurs de la littérature japonaise, au bouddhisme tantrique comme aux premiers principes de l’ésotérisme Maya… C’était éblouissant et combien stimulant ! Déjà, il sentait prendre forme en lui ce que pourrait être ce Mystère de l’éternel amour, vainement recherché jusqu’alors.

Le soir même, Pierre Etienne Ancelin se voyait engagé comme secrétaire particulier et s’installait dans une petite chambre du Royal Swiss Palace, jouxtant la suite de Raul Bottello.


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