Je n'aime pas en faire trop, ni dans la mièvrerie, ni dans l'indignation, parce que c'est en contradiction avec mon idéal de simplicité, que dans notre pays, le ridicule tue, et que la chose qu'on ne pardonne jamais est l'ennui qu'on a pu inspirer. Voltaire l'avait déjà dit, d'ailleurs. Ainsi, on peut revenir lire le blog d'une personne dont les idées sont opposées aux nôtres, mais on ne cherchera pas deux fois à lire un blog qui nous a ennuyés.
Plus j'ajoute de notes, plus je me sens conscient de ma responsabilité et du danger qu'il y a à mettre sur la place publique, pour peu fréquentée qu'elle soit à certains endroits (bein que vous soyez chaque mois plus nombreux à vous arrêter dans ce modeste espace), des idées et des élans d'émotion écrits.
Le problèmes de certains, notamment en France, est qu'ils s'imaginent qu'en dehors d'idées nouvelles, point de salut. Je pense pour ma part le contraire : certaines vieilles idées ont fait leurs preuves, et même si c'est bien triste pour nos petites vanités, force est de constater que les Anciens avaient déjà vu l'essentiel. Bref, "c'est dans les vieux pots"...
On pourrait croire que je manque d'esprit critique. Non, pourtant, mais je me mets à la place des gens, et j'écoute ce qu'ils ont à dire. Je ne condamne pas les autres, parce que - et je l'ai dit cent fois - je ne suis pas juge.
Récemment, je faisais une brève tournée des blogs de HeF. Beaucoup sont des recueils de poèmes et la plupart de ces derniers me sont apparus "affligeants" en terme de littérature. Et pourtant, je ne suis pas difficile en matière de poésie. Pourtant, je ne peux honnêtement pas nier qu'ils expriment des sentiments sincères, des sentiments de base. Si c'était moi, je m'abstiendrais de poster de tels poèmes - j'en ai posté un une fois, mais après une longue hésitation - et j'ai préféré ne pas lasser le patient lecteur avec cela. Idem pour ces photos personnelles qui font de nous des voyeurs de fait. Combien de personnes nous montrent leur chambre, leurs photos de famille, leur compagnon, leur chat etc. Et en plus, nous déballent en long, en large et en travers leurs plus intimes tréfonds ? Personnellement, je trouve toujours toujours que je parle trop, et je ne suis pas réputé pour être un bavard.
De toute façon, quand je n'apprécie pas un blog, je ne vais pas l'écrire chez lui. J'ai pour principe d'essayer (tout au moins) ne pas citer ici nominalement les personnes dont je réprouve le talent ou les idées, mais de citer au contraire celles qui m'ont plu, ou intéressé. Le final peut apparaître fade (All le ravi de la crêche), alors qu'en fait, il est le fruit d'un quotidien effort dans la recherche du bien et du bon.
Quand, en plus, on est quotidiennement confronté à la souffrance des autres (moi, ça va, merci), on préfère finalement garder un moment le silence et observer en retrait.
Peut-être en est-il de même à chaque époque (je n'en sais rien - ça doit dépendre des gens), mais je n'ai jamais autant ressenti toute la densité de l'humanité souffrante, et qu'en même temps nombreux sont ceux qui m'apparaissent ne pas avoir perçu les choses vraiment importantes. Et ce sont toujours des choses SIMPLES.