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  • A jour...

    Le travail me prend mes journées, même en vacances scolaires, et tout est à jour. Mais ma vie est-elle à jour ? Si l'on s'en tient à ce blog, on pourra repasser... Mais cela va changer ! Oh que oui. Et pas plus tard que... très bientôt.
     J'en profite pour remarquer que vous êtes de plus en plus nombreux à passer voir mes modestes lignes (en ces temps de vaches maigres, c'est méritoire), et donc qu'apparemment, mes rabachages de moraliste fatigué ne vous ont pas encore lassé. Tant mieux ! Une fois le temps (?) et la santés retrouvés, les fidèles seront récompensés.

    All (l'homme aux promesses d'ivrogne dès que ça touche aux blogs)

  • Double métier ことば遊び

    [Voici quelques lignes de mon ami MC Croche 8, bien embêté de voir un de ses rogatons livré ainsi au public. Que voulez vous, il y a un temps pour tout, et là, j'ai envie d'un peu de légèreté. Que ceux que les jeux de mots agacent ou qui les trouvent ringards passent leur chemin.]

    Comme on peut être libraire-fromager, ou écrivain-patissier, il exerçait le double métier de restaurateur et armurier : son enseigne (où il se comparait à un concurrent tavernier, fameux pour ses préparations à base de rongeurs... ) était ainsi libellée :
    Hâche et menus - comme chez "Rats - Pâtés"

  • De la réécriture "stalinienne" de l'Histoire musicale... ラヴェルは同性愛ではありませんでした!

    [Connaissant ma passion pour la musique de Maurice RAVEL, un ami m'a envoyé le texte suivant que je m'empresse de publier, admiratif devant tant de maîtrise en si peu de mots. J'ajoute que cet ami est un érudit hautement qualifié pour traiter de musique.]

    A propos d’Hoffmann, de Ravel, de la rumeur et du soupçon…

    La lecture de l’étincelant petit roman d’E.T.A Hoffmann Maître Puce, qui, par ailleurs, constitue, sous les dehors de la fantaisie la plus extrême, un authentique « bréviaire » du romantisme allemand, cette lecture, donc, m’a remis en mémoire le malaise insistant ressenti en prenant connaissance d’une note relative au très récent Ravel de J. Echenoz, qui constatait que celui-ci n’avait pas pris en compte l’homosexualité « avérée » du musicien… L’idée, semble-t-il, est dans l’air puisqu’une étude, récente elle aussi, sur Ravel en Pays basque affirme sans ambages : « Ravel était homosexuel » ; de même, il n’y a pas très longtemps, lors d’un concours du C.N.S.M de Lyon, un candidat présentant un dossier sur l’auteur du Boléro se vit apostrophé en ces termes : « pourquoi ne parlez-vous pas de son homosexualité ?! » (l’« apostropheur », je le signale aux amateurs d’énigmes, s’est fait un nom depuis dans le domaine de la vulgarisation audio-visuelle, en dispensant, non sans talent d’ailleurs ni sans cabotinage, son savoir via de nombreux DVD…)
    Bref, l’affaire semble entendue et, désormais, il y a fort à parier qu’on ne reviendra plus sur un fait qui est en train de se constituer, par vagues successives, comme une évidence… Or, il n’en allait pas de même il y a vingt ans où les études sérieuses ne mentionnaient, tout au plus, qu’une vie sentimentale apparemment inexistante… De nouveaux documents auraient-ils donc surgi ?
    Des lettres, des aveux, des menaces de chantage jusqu’ici occultées ? Nullement : les textes sont les mêmes qu’il y a vingt ans mais, et cela nous ramène à Hoffmann, ils sont à présent relus avec de bien étranges lunettes…
    Dans un épisode secondaire mais instructif de Maître Puce, le héros se trouve injustement soupçonné de l’enlèvement d’une jeune fille ; pour comble d’infortune, il doit subir l’interrogatoire d’un personnage retors nommé « Knärpanti », qui pour des raisons d’ambition personnelle tient absolument à faire de lui un coupable. Ayant saisi tous ses papiers (correspondance et journaux intimes), il en tire une longue suite d’accablantes citations tendant à faire de lui un « obsédé » de l’enlèvement. Ainsi, par exemple, cette phrase : « quelle chose merveilleuse que cet enlèvement », qui, par la suite, s’avère devoir être rapportée à une représentation de « L’enlèvement au sérail »… de Mozart ! Dans sa hargne, il va même jusqu’à relever, dans une phrase quelconque, toutes les lettres, éparses, nécessaires pour former le mot « enlèvement », preuve indiscutable, et d’autant plus perverse selon lui qu’elle est cryptée, du penchant criminel de son auteur…
    Ainsi en est-il de Ravel : comme on le sait depuis toujours, Ravel était très attaché à sa mère, Ravel était célibataire, Ravel était d’un « dandysme » extrême Aujourd’hui, tout cela se trouve résumé en une phrase : Ravel était homosexuel ! ( même si l’on peut aussi adorer sa mère et adorer les femmes, même si Brahms, par exemple, fut un éternel amoureux autant qu’un éternel célibataire, même si Baudelaire, érotomane notoire autant que poète de génie, fut également un admirateur de Brummel…)
    Ce qui est gênant dans cette affaire ce n’est pas que Ravel ait été ou non homosexuel : après tout , cela ne regardait que lui-même exclusivement et n’est d’aucune incidence sur son génie. Non, ce qui me gêne vraiment c’est une absence de rigueur qui substitue l’allusion à la preuve et, tel le sinistre « Knärpanti », tend à instruire « à charge », si l’on peut dire. Pourquoi négliger, par exemple, les témoignages, peu nombreux sans doute mais réels (Rosenthal, Marguerite Long, et Ingelbrecht ( voir la biographie de Stûckenschmidt, pour ce dernier))qui tendent à faire de Ravel un client occasionnel des prostituées ?
    Pourquoi monter en épingle certains faits : le noctambulisme avéré de Ravel, par exemple, dont on laisse maintenant supposer qu’il devait cacher des secrets, pour l’époque, inavouables… De même, on prend prétexte d’une tentative d’escroquerie dont il fut victime de la part de deux jeunes gens dans les années vingt, pour y voir un aveu d’homosexualité, à tout le moins, latente… (on voit d’ici l’arme ultime des propagateurs de cette thèse face à d’hypothétiques contradicteurs : si l’on ne peut rien affirmer pour les faits cela ne signifie pas que Ravel n’ait pas été, de toute façon, un homosexuel honteusement refoulé !) L’incident fut cependant relaté par la violoniste amie de Ravel, Hélène Jourdan-Mohrange, dans le beau livre qu’elle lui consacra, et on peut supposer que si la situation lui avait semblé un tant soit peu équivoque, elle ne l’aurait sûrement pas évoquée.
    Elle n’y voyait, cependant, qu’une grande preuve d’ingénuité…
    L’initiateur de cette lecture plutôt tendancieuse fut, je le signale aux érudits, un dénommé Michel Faure, sociologue de son état (mais nullement musicien) qui commit dans les années 80 un livre sur La musique française depuis le Second Empire. Relativement à Ravel, il procéda par allusion en insistant sur le témoignage d’Alma Mahler qui voyait en lui un « Narcisse »….
    Colporté depuis lors comme une référence intouchable, son étude n’a cessé d’être paresseusement « remâchée » par les chercheurs « bien informés »….
    Voilà comment s’écrit l’Histoire…..

    On me permettra toutefois d’en préférer une version qui respecte le mystère des êtres, et celui d’une personnalité à tout jamais énigmatique.