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Séjours au Japon 日本 - Page 5

  • Oui, où en étais-je ?...

    Oui, je vous disais, j'ai déménagé. A part une voisine du dessous qui se plaint d'avoir un tremblement de terre (moi) au dessus de la tête toutes les nuits, pas de problèmes à signaler. Non seulement cela, mais ma situation géographique me permet d'aller au travail en 20 min au plus, contre 1h 20 précédemment. Bref, je pourrai accéder à internet plus souvent et abreuver le lecteur intéressé de mes petites histoires et de mes petits commentaires (qui en valent bien d'autres, et que je me permettrai de faire - quelle témérité, ouh !), et ce d'autant plus qu'à partir de la mi-avril, je devrais avoir fini ma grande mission qui m'aura pris 4 ans ! Une vie nouvelle commencera, plus humaine et productive aux échelles aussi bien personnelle que professionnelle.
    En projet (attentin promesses d'ivrogne !) : une note sur You are Empty, une sur les facs au Japon (non, trop risqué !), la suite de "Toda of the Dead" (ouh là...) et d'"Emprise progressive" (du lourd, je vous dis).

    [Ceux qui trouveront des fautes de frappes sont invités à me les signaler. On ne sait jamais. Une faute est faite pour être corrigée.]

  • Avant de repartir 一時帰国しました

    Passage en coup de vent au pays natal et activité frénétique digne de Wall Street. Dans quelques jours, retour à l'expatriation.

    Splendeur de la lumière d'or toute espagnole, phénomène unique où Lyon porte si fièrement son nom homonyme de l'animal, aux feux de fin d'après-midi tiède et comme baignée de solaire jouissance. L'air, sec. Harmonie des édifices, de l'habitat, vigueur de la construction, maîtrise de la verdure, cohérence, je redécouvre, je retrouve cette cité reromanisée, démoyenagisée. Ses ombres, son clair obscur, en déclin, me plaisaient pourtant tout autant. Pas encore le temps d'errance à Gerland, le pélerinage de Saint-Rambert, le recueillement au Sanctuaire... Les retrouvailles, les coups de fils sans suite, j'ai trop peu ou trop fait, et pourtant...

    J'ai tout retrouvé où je l'avais laissé, et le Japon n'était alors plus qu'un rêve.  Mais le Japon, c'étaient trois ans et demi de  vie, dont une année d'or.

    Je repars comme j'étais venu, aussi content (toujours content), toujours soucieux. Combatif mais pas agressif, constructif, bien décidé à mener le soldat du savoir au bout de cette aventure humaine qui m'a déjà entrainé plus loin que je l'eus jamais cru possible. (...) Tout fructifie, tout fait sens, tout concorde et... (mais enfin, Zebest, où t'arrêteras-tu ?) tout me donne raison.

    Malgré la fatigue, les épreuves,  les ennemis, je suis toujours là (ce qui ne m'a pas tué m'a rendu plus fort que jamais). A bientôt chers lecteurs, petites voix dans le lointain, personnalités sans visages, signes discrets sur cet écran que je quitte. Je vous écrirai d'un autre ailleurs.

    Et retour à l'Oeuvre. 

  • Les vacances, mes amis 夏休みです

    Peu de nouvelles de moi, mes lecteurs s'impatientent, mes fans m'envoient des messages éplorés. Rassurez-vous, mes amis, Zebest va bien, il profite de ses vacances pour travailler à son grand projet enfermé chez lui dans une chaleur moite comme une étuve.

    Je lis aussi pas mal, pour le plaisir aussi, j'entends. Derniers en date, les deux romans de Raymond RADIGUET, le recueil de poèmes Les chasseurs d'André HARDELLET, Derborance de Charles Ferdinand RAMUS, Monsieur Ouine de BERNANOS. Malheureusement, je n'ai pas le temps d'en parler ici aujourd'hui.

    Mes projets de lecture : Un crime, de BERNANOS, Les contes du lundi de DAUDET, La fortune des Rougons de ZOLA, Le cousin Pons de BALZAC... J'ai en effet l'intention de rattraper quelques unes de mes lacunes en littérature française.

    A très bientôt, je ne sais quand. Bonnes vacances à vous, si vous en avez, sinon travaillez bien !

  • Tu as soif ? Prends un lait froid ! 比較文化論

    En ce moment, je travaille sur une manuel de français assez "français". Je m'explique : écrit et conçu par des français et relu par un Japonais pour que les énoncés des exercices soient compréhensibles par les Japonais, il est très français dans sa conception. Voici quelques exemples qui m'ont frappé.

    Les dessins tout d'abord. A part les horribles gribouillons d'OGATA Issey, un designer que je ne connaissais pas, les dessins sont réalisés par des Français. Or force m'est de constater qu'à chaque cours, ces dessins qui sont là pour aider à la compréhension posent plus de problèmes que le texte ou les mots qu'ils sont censés expliquer. Ainsi le dessin d'une adolescent avec sa planche à roulette, censé représenter l'adjectif "jeune" a-t-il été interprété comme représentant l'adjectif "extravagant. Un dessin montrant un boxeur avec ses gants de boxe, censé représenter des "gants" n'a-t-il pas fait sens du tout : il faut savoir qu'en japonais, il existe deux mots pour dire "gants", les Japonais considérant que ces deux mots représentent des objets qui n'ont rien à voir : tebukuro 手袋, des gants souples en cuir ou en laine pour se protéger du froid, et gurôbu グローブ, des gants de boxe ou de protection. Ainsi la représentation d'un personnage portant des gurôbu ne saurait amener à dire "gants" pour parler de ses tebukuro, d'où le blocage et l'incompréhension.

    Autre exemple, le lien culturel entre des concepts et des couleurs : il fallait associer des couleurs à des choses et dire "... comme ...". Eh bien l'extreterrestre était associé à la couleur violette, et la colère à la couleur grise. Il fallait donc expliquer, et parler des "petits hommes verts" et des "petits gris", de la colère qui était associé au rouge à cause du visage de la personne furieuse, pris d'un coup de sang.

    La différence entre "extra-terrestre" et "alien" posa également problème, un "eirian" エイリアン représentant en japonais tout extra-terrestre, alors qu'en français, suite au film éponyme, il ne saurait représenter qu'un extraterrestre belliqueux. J'ai ensuite expliqué à mes élèves que leur pays appelait le titre de séjour des étranger d'une double appellation japonaise et anglaise, la seconde s'intitulant "Alien Registration Card" et non "Foreigner registration Card". Venant du gouvernement, un tel choix n'est pas anodin. Rappelons que le mot français alien, vient de l'anglais alien qui lui-même vient du latin alienus, qui signifie "étranger", tout simplement. Il avait également ce sens en anglais jusqu'à une période récente, mais l'emploi du mot foreigner a fait glisser le sens d'alien vers celui d'extra-terrestre, plus précisément d'extra-terrestre belliqueux.

    L'énoncé des exercice, bilingue français-japonais, fait par ailleurs rarement sens pour mes élèves. Ils ont beau lire l'énoncé japonais, rédigé en japonais correct (j'ai fait confirmé par un collègue japonais), cet énoncé ne fait pas sens. Je dois passer autant de temps à leur expliquer en quoi consiste l'exercice, et quel est son but, qu'à faire l'exercice lui-même. 

    Un des innombrables problèmes de mes "apprenants" japonais est la compréhension des registres de langue. En japonais il existe des registres de respect et d'élégance, mais c'est le respect qui prédomine, alors qu'en france, c'est plutôt l'inverse, un registre soutenu n'ayant rien à voir avec du respect et pouvant au contraire afficher un froid mépris condescendant. D'où cette noncompréhension absolue de mes étudiants, et une tendance presque systématique à choisir toujours la façon la plus familière, voire vulgaire, dès lors qu'on leur en présente plusieurs. La seule solution pour les faire parler poliment est de ne pas leur présenter de formes vulgaires. Problème : elles figurent dans le manuel, et au Japon, le manuel, quoi qu'il dise, est pris comme parole d'évangile par les élèves. Tout le monde voit où porte mon regard, j'imagine.

    Enfin, les phrases choisies dans le manuel reflètent notre façon de penser française. Ainsi par exemple ce qui a trait à la consommation de boisson se situe dans un contexte socio-culturel bien français. Ainsi en France, un "non merci" veut dire "non", alors qu'au Japon il veut dire "oui, redemande-le moi encore deux fois, parce que je ne veux pas te déranger". De même, l'attitude face aux éléments et au climat. En France, une intempérie entrainant un désagrément pousse le Français à chercher des solutions et à les appliquer le plus vite possible. Ainsi ce genre d'échanges : "J'ai chaud. - Tu as chaud ? Prends un lait froid". Dans une méthode de japonais pour étrangers, rédigée par des Japonais, on aurait eu un échange de ce genre : "Quelle chaleur ! - Oh oui, quelle chaleur ! - C'est pénible, n'est-ce pas ? - Oh oui ! Vraiment, quelle chaleur ! (Arrive Mike, le gaijin local) : "Vous voulez une boisson ? Les Japonais : - Non merci, excusez-moi."

     Je reviendrai dans une autre note sur les rapports entre le climat et l'architecture.

     

  • Simultanéité 日本の市長の選挙について

    En ce moment, ce sont aussi les élections, mais municipales. Les candidats attendent près de la gare chaque matin et saluent la population avec leurs partisans (dont certains font cela contre rémunération). Ici, les affiches sont libres. On peut se faire représenter en dessin, voir en caricature, ou en style manga ! medium_TS2D0038.JPGJ'ai même vu un candidat photographié avec sa guitare. medium_TS2D0039.2.JPGIci, c'est du 100 pourcents image, et le programme semble n'intéresser personne.medium_TS2D0037.2.JPG
    C'est triste à dire, mais le parti le plus actif sur le terrain, ici, est le parti communiste. Ils distribuent même des bandes-dessinées prolétariennes que je n'ai pas pu me procurer. De toute façon, contrairement aux résidents européens en France, je n'ai pas le droit de vote aux municipales.