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all-zebest - Page 13

  • A propos de la tentative d'interdiction du Hellfest

    [Ma note précédente (sur le piètre état du catholicisme actuel) a suscité l'intéressant commentaire de Marion, que je me permets de reproduire ci-dessous, légèrement abrégé :

    "Voilà un article qui nous éloigne. Je ne connaissais pas tes croyances religieuses. En fait, je ne m'étais jamais posée la question. Etant moi-même athée, je ne vois ni dieu ni satan. Je comprends cependant ton interpétation, et tes déceptions par rapport à ta religion.
    Ces derniers temps, je m'insurge contre une ancienne ministre de droite en France, qui tente d'interdire le plus gros festival de metal français, sous prétexte qu'il s'appelle le "Hell Fest", qu'il fait jouer des groupes appelant à la haine de la religion chrétienne, et qu'il influencerait les jeunes gens "pilleurs de tombes". Je suis outrée par ces arguments, car pour moi, c'est totalement anti-culturel. Tous les groupes qui se produiront dans ce festival ne sont pas sataniques, et, de plus, les personnes se rendant dans ce festival ne sont pas des pilleurs de tombes, mais des gens qui, pour la plupart, veulent juste écouter la musique qu'ils aiment..... 
    Que penses-tu toi, de cette affaire? Le metal est-il une manifestation de Satan? Comment pourrait-il en être une si il rassemble des tas de gens qui passent un bon moment et qui "communient" ensemble au son d'une musique qu'ils apprécient? 
    Peut-être ai-je une vision naïve des choses."

    Et à ce commentaire, ma réponse, trop longue à mon goût pour être placée parmi les commentaires.]

    Ta première phrase m'a fait craindre de perdre une de mes lectrices préférées, mais la suite de ton commentaire me laisse espérer un échange constructif.

    Concernant les groupes satanistes, mon opinion n'est pas encore fixée. Cependant, je peux déjà te faire une réponse en deux points, concernant le phénomène du hard rock plus ou moins sataniste d'une part, et d'autre part la question de l'interdiction (je reprends en cela la structure de ton commentaire).

     

    I Ces groupes, et plus généralement le mouvement culturel dans lequel ils s'insèrent, me semblent fédérer plusieurs types de publics. Je pense qu'effectivement les vrais satanistes sont assez peu nombreux parmi eux et encore plus rares ceux qui conservent ces croyances et ces rites parvenus à l'âge adulte. Tout comme chez les gothiques (qui peuvent ou non être amateurs de satanisme), je perçois chez la plupart une composante adolescente, un besoin d'uniformisation au sein d'une communauté parallèle à celles des grands (culture costar, culture salopette bleue etc.) avec ses codes vestimentaires et langagiers, mais avec encore plus de suivisme, un besoin de rejeter les valeurs de leurs parents, d'aller à contre courant. Bref, c'est très adolescent, tout comme les colifichets dont ils se couvrent (tee-shirts avec des crânes, bijoux en métal ou en argent)... D'ailleurs, je me demande même si cette musique aurait le même succès sans son environnement visuel (c'est à dire pour son seul mérite strictement musical, qu'on se souvienne de Kiss lorsqu'ils avaient "tombé le masque"). Bref, je vois la-dedans plus des jeunes en crise d'adolescence que des ennemis dangereux du genre humain et de ses institutions.

    Cependant, je pense qu'on ne pratique pas des rites satanistes impunément. Chez moi, on dit qu'"on ne tente pas le diable", et tout ce que j'ai pu voir autour de moi a confirmé cette maxime populaire pleine de bon sens. Le satanisme, qu'on y croie vraiment ou qu'on le pratique pour simplement s'amuser, est fondé sur la volonté de nuire aux autres, et vise tout simplement le mal. Et mon expérience m'a aussi montré que la plupart de nos actions entrainent des conséquences, et qu'il y a un prix à payer. Qu'on soit croyant ou non, on ne peut que constater la puissance de l'esprit humain, capable de se projeter pour influencer - en bien ou en mal - une autre personne, présente ou dans un endroit éloigné. Et plus le temps passera, plus la science sera forcée de reconnaître ces pouvoirs du cerveau.

    La question qui se pose dans un deuxième temps est : est-il légitime pour un croyant de tenter de faire interdire un spectacle (en l'occurence un festival) comme celui dont tu parles ?

     

    II Cette question m'apparait sans réponse. Nous sommes ici face à un choix éthique (comme dans un jeu de rôle) et selon notre alignement (pour reprendre cette métaphore), notre attitude diffèrera. Certains seront plus intransigeants, croyant faire avancer d'autant la cause qui est la leur, d'autres plus neutres, d'autres encore n'interviendront pas, non pas par neutralité, mais par pragmatisme. Ce serait plutôt mon cas à l'heure où j'écris ces lignes. En outre, une composante "deuxième degré" ou "spectacle" me semble aussi présente dans le mouvement hard rock qui ne va pas se saborder en se bisounoursifiant ou, pour parler de façon à être compris d'un Parisien, en devenant comme les "Enfoirés", consensuel et profondément ringard. En France comme ailleurs, le mauvais garçon et le rebelle peuvent ne faire qu'un (pas toujours heureusement : pour ma part, je me considère comme un rebelle, mais pas un mauvais garçon : comme le devinent mes lecteurs, je suis entré "en réaction"). Une interdiction frontale, politique, m'apparaît dangereuse, et ce pour plusieurs raisons : elle dénote une tendance à mettre tout le monde (festivaliers et participants) dans le même panier, et je n'aime pas les amalgames, preuve d'un manque de nuance ; ensuite, le remède pourrait être pire que le mal, entrainant des crispations identitaires (et une augmentations des sacrilèges, juste pour se venger en embêter le monde, là encore un réflexe très adolescent) ; enfin, cela prouverait un grave manque d'humour de la part de l'homme politique. Je crois pour ma part qu'on doit interdire les violations de la loi, pas les prévenir excessivement par un principe de précaution hystérique. Et que contre le mal spirituel, la réponse doit être spirituelle. Aux messes noires et aux sacrilèges, j'oppose la prière, la bienveillance et l'espérance que permet en moi la foi (que j'ai chevillée au corps).

    Que chacun fasse ce qu'il a à faire (en bien comme en mal), en son âme et conscience, je ne me fais pas de souci pour moi car je crois être du bon côté, mais je n'ai pas à me faire pour autant juge des gens (car ce serait une manifestation d'orgueil), juste à me gouverner moi-même (ce qui est bien assez difficile, je l'ai souvent dit). Je crois à l'importance de l'exemple et de l'enseignement, de la lecture, et là encore, le rôle des parents m'apparait plus important que n'importe quelle intervention de la puissance publique.

    Voilà tout ce que je peux écrire pour le moment.

    Note : le Hellfest : http://www.hellfest.fr/

  • Mes interrogations concernant le catholicisme

    Autant j'ai toujours été optimiste quant à mon avenir personnel, autant je suis du plus noir pessimiste concernant l'avenir de mon pays, la France, et, aujourd'hui, de ma religion, le catholicisme. 
    Je crois que la Vérité divine, si tant est qu'elle existe, fut au départ éclatée et que des parcelles de vérités furent inégalement éparpillées aux quatre coins du monde. Ce que les mondes méditerranée et européen plus généralement ont perçu de vrai, d'après ce que je crois, est l'existence d'un dieu unique, cause de l'origine de tout. Présent avant le big-bang et cause de celui-ci ou big-bang lui-même, je n'en sais rien. En tout cas entité pensante et créatrice, sorte de personne non-physique, créatrice. Après, les opinions divergent sur la nature bonne, mauvaise ou neutre du dieu en question, sa capacité à se matérialiser, son éventuel discours aux hommes et mille autres problèmes. Ce que les peuples à l'Est de l'Europe ont perçu, c'est la possibilité pour l'âme, survivant à la mort du corps, de se réincarner dans un nouveau corps (humain, animal, végétal, éventuellement minéral ou autre). Ce que je crois et avec moi tous ceux qui se revendiquent gens du Livre ayant accepté la nouvelle Alliance (i.e. les chrétiens et les musulmans), c'est que Jésus est le Christ, c'est à dire le Messie, le roi des Juifs que ces derniers attendaient depuis de si longues années. 
    Enfin, ce que la plupart des hommes du monde croient ici et là, c'est que certains hommes ont reçu des dons qui les dépassent et qu'ils les exercent au nom d'une puissance supérieure dans le but d'aider leur prochain. Saints du bouddhisme, du catholicisme ou de l'islam, on les reconnait admirables, vénérables, bienheureux etc. mais pas autrement qu'hommes.

    A propos du catholicisme, ma religion, donc, je continue de croire qu'il est la religion la moins inexacte, dans ses textes canoniques, même si certains points lui échappent (comme la réincarnation et le droit pour les prêtres de se marier auquel je suis très attaché). Récemment, l'attitude de certains ecclésiastiques m'a choqué. Deux d'entre eux, des abbés que j'aurai la charité de ne pas nommer, m'ont fait très mauvaise impression. L'un était un personnage arrogant, vantard et dépourvu de toute charité, obsédé par l'argent, et l'autre un personnage antipathique, qui ne faisait aucun effort pour être aimable et venir en aide à la personne qui venait le consulter (en l'occurrence ma grand-mère). A cela s'ajoutant les scandales à répétition des innombrables prêtre pédophiles et j'en re-viens à m'interroger sur ce clergé en dessous de tout, pour en arriver aux conclusions suivantes.

    - Les textes de base de l'Eglise catholique sont bons. Ils me conviennent et me semblent les moins éloignés de la Vérité.

    - De nombreux membres du Clergé sont des êtres malfaisants qui ont intégré cette sainte institution pour la miner de l'intérieur par leur comportement néfaste, des loups dans la bergerie pour ainsi dire. Toutefois, prétendre lutter contre le catholicisme à cause de ces gens-là n'a pour moi pas de sens : c'est comme vouloir supprimer l'éducation nationale à cause d'enseignants pédophiles ; le problème n'est pas dans les textes, mais dans l'entrée de ces éléments dans une institution bonne à la base ;

    - Un partie du Clergé est constituée de personnes faibles décidées à renier le passer (messe en latin, liturgie de qualité, spiritualité réelle et non simple rôle social) pour être dans l'air du temps, ce qui les éloigne des protestants, des orthodoxes et des musulmans, plus portés sur la spiritualité réelle.

    - Qu'on le déplore ou qu'on s'en réjouisse, le catholicisme est voué à disparaître, car trop de gens ont intérêt à cela : les démons qui se font passer pour des prêtres et qui violent les petits enfants, les media et les entreprises, dont le travail de sape est quotidien et plus généralement Satan dont le monde extérieur témoigne du règne : culte de l'argent, de la célébrité médiatique, dénigrement de la morale, et en partie des morales sexuelles et financières etc.

    - Une fois le catholicisme mort, suicidé de l'intérieur, dissout dans son vomi, et fêté par le ricanement goguenard des athées et des satanistes, le peuple du monde sera à la merci du Mal, et les protestants, les orthodoxes, les musulmans, les bouddhistes et les autres croyants de bonne volonté auront tout le plus grand mal à essayer d'endiguer le chaos qui commence déjà à envahir notre monde. Et c'est quant nous aurons touché le fond (anarchie et charniers à ciel ouvert) que Dieu et/ou le Christ reviendra (/reviendront) châtier les hommes et restaurer le règne de Dieu sur la terre, et peut-être une Eglise digne de ce nom et qui sera acceptée par tous.

    - Pour l'heure, la seule chose que je puisse faire, c'est dénoncer les agissements de certains membres du Clergé de ma religion, qui me révoltent, mais sans leur faire le plaisir de la quitter pour aller ailleurs.

  • Zebest en France - le monde de la recherche

    Depuis quelques jours, je suis de retour en France, où je coule des jours "intranquilles", ayant toujours quelque chose à faire d'urgent, sans que je puisse prévoir quoi que ce soit à l'avance. Je commence à en avoir l'habitude, ma vie étant dans l'urgence douze mois par an depuis mon entrée au lycée.

    Bien au fait à présent de ce qu'est le monde de la recherche en sciences humaines aussi bien en France qu'au Japon, j'en suis arrivé aux pires conclusions. Malheureusement, je n'écrirai rien ici de circonstancié, l'omerta étant de règle. Je risque mon emploi dans l'immédiat. Disons pour résumer que les intimidations (des menaces à peine voilées pour parler autrement), les coups bas (et le plus souvent dans le dos), le manque d'honneur combiné à des ego démesurés et à une absence de bienveillance de la part des puissants me font me détourner de jour en jour de ce milieu où je n'ai presque jamais eu affaire à des gens de bien ou des hommes d'honneur. La lâcheté des petits n'a d'égale que la vanité des "grands". Je m'arrête là, mais j'aurais de quoi publier un livre (essai ou roman) sur le sujet, dans la veine de Balzac, car ce ne sont pas les anecdotes qui manquent, certaines faisant froid dans le dos. Peut-être à titre posthume, qui sait, et en changeant quelques noms. David Lodge est bien en dessous de la vérité dans ses livres. D'ailleurs, ce n'est pas le sexe qui fait tourner le monde universitaire, ce sont la soif de pouvoir et la malveillance, le tout concourant à l'éviction des bons au profit des intrigants. Au vu de la réalité de ce monde, c'est la nausée.

     

  • Emotion ? Ou pas. TNT etc.

    Récemment, avec le passage prochain à la TNT de gré ou de force, j'en suis venu à me documenter sur les derniers modèles de téléviseurs. Mon père, passionné de hifi (ce qui n'est pas mon cas, même si du bon son et une bonne image ne sont jamais désagréables, évidemment), me conseille les écrans à cristaux liquides à rétro-éclairage par diodes électro-luminescentes (LED). OK, je vois bien la différence, quant à la qualité, indéniable, et quant au prix lui aussi indéniable. La qualité se paye, et cela, je ne le conteste pas.

    Il y a plusieurs façons de regarder la télévision. De nombreuses études sociologiques ont été menées sur le sujet, et mon propos n'est pas de prétendre analyser quoi que ce soit. Non. Un concours de circonstances m'a amené à terminer aujourd'hui la lecture des Chouans de BALZAC. Quel rapport ? Eh bien tout vient à point à qui sait attendre. En principe. Bref. Oh, et puis non, je ne parlerai pas de BALZAC ici. Tant pis.

    Savez-vous pourquoi un grand et bel écran me ferait envie ? Mais envie "comme ça", pas "envie envie". Pas pour regarder la télé, justement. Car la télé japonaise, en dehors des chaînes à péage (merci BS2 de relever le niveau) et de la souvent soporifique NHK, c'est 80 % de pub, le reste l'entrecoupant de programmes dont les trois quarts sont des promotions éhontées d'artistes lamentables ou de produits alimentaires, les premiers consommant souvent les seconds sous l'oeil habitué de la caméra (ah, si ça pouvait être l'inverse avec une mentalité à la Léguman). Justement, pour ma dose de bêtise quotidienne, j'aime autant un petit écran et une image perfectible, qui donnent à la chose un côté anodin et sans conséquences dommageables. Alors qu'avec un grand écran et un gros sound system, on devient le cobaye de ce que le monde télévisuel a prévu. On est en position d'infériorité face à la lucarne qui ne se fatigue jamais de nous abêtir 24 heures sur 24. A la base, j'aurais envie d'un beau téléviseur pour regarder des films et jouer à la console dans les meilleures conditions de confort et de spectacle. Seulement voilà. Je n'ai jamais aimé perdre le contrôle de moi, à commencer par mes émotions. Or, que se passe-t-il face à un écran géant qui nous écrase, une musique qui nous pousse à ressentir. Le son n'est pas le pire, car il suffit de baisser le volume, mais la taille de l'image ? C'est un tiraillement typiquement masculin d'après mon entourage : le désir d'avoir la plus grosse et la plus performante (prolongement phallique évident comme bon nombre de passions viriles) et l'aspiration à garder le contrôle le plus étendu possible de soi, à commencer par ses émotions : il s'agit donc du conflit entre mon côté primaire, et mon côté secondaire. Plus j'y pense, et plus je me dis qu'un grand et beau téléviseur en ma possession, je ne m'en servirais que comme moniteur, l'antenne détachée, le volume sonore moyen voir bas, la luminosité en mode éco. Pour le moment, je me rassure en pensant à mon actuel petit téléviseur d'occasion qui me satisfait entièrement. Contrairement à beaucoup de gens, les gros achats me mettent mal à l'aise. Heureusement, jusqu'à présent, ils furent peu nombreux. 
    Bref, lorsqu'on parle de téléviseur, tout le monde pense à taille, performance, consommation et coût, mais très peu de gens évoquent la position de faiblesse nerveuse dans laquelle nous place un tel système. Le home cinema ou home theatre ("cinéma domestique" en bon français) joue avec le feu en nous rendant plus petit que ce que l'on voit, plus malléables, surtout les enfants. A ces émotions ainsi violemment sollicitées pour ne pas dire "forcées", je préfère le détachement. A la facilité, à la sensation forte, pour séduisantes qu'elles soient, le recul, le retrait.

    Mais de temps en temps un jeu bien bourrin s'avère aussi nécessaire.

    PS : j'entends déjà les bobo dire : "au lieu de se payer une télé, il ferait mieux de nourrir des petits Haitiens". Oui, et j'ajouterais : "et pas que des petits Haitiens. Des petits Ethiopiens aussi, des Indonésiens, des Biaffrais, et les SDF du coin" (qui meurent de faim sous les fenêtres isolées de ces mêmes bobos de centre ville ou loin des splendides villas de la France d'en-haut).

  • Relire Léon BLOY

    Cette année, j'ai donné ce texte extrêmement difficile à mes étudiants de niveau avancé.
    Combien de Français connaissent aujourd'hui Léon Bloy ? Trop peu, je le crains. Et pourtant, il mérite plus que jamais d'être redécouvert.

    Plutôt qu'un copier-coller, je préfère encore vous renvoyer à Lisieux pour vous en faire une idée par vous-mêmes. Ici.

    Longtemps, le "Je vais voir papa" m'intriguera.