Un jour, alors que je me promenais à Ginza, quartier des commerces de luxe, je tombai sur un étrange passage souterrain. On y trouvait un cinéma, un sex shop de produits occidentaux nommé "Aladin" et de nombreuses gargotes devant lesquelles les réfrigérateurs voisinaient avec les poubelles et les cagette où la viande congelée se réchauffait tranquillement. J'ai déjà rencontré de mauvaises odeurs, mais rien comme celle-ci, entêtante, inquiétante, obscure. Peu de gens empruntent ce passage qui n'en apparaît que plus malsain. Quelle ordure sous les dorures du luxe ! C'était comme faire l'expérience, plus que de la pauvreté (il suffit d'aller dans les parcs pour cela), d'autre chose... Rien de rationnel ici, juste une vague impression, un malaise qui m'a saisi. Il me sembla que je touchais là quelques chose du doigt.
Les photos parlent peu, c'est dommage (Haut et fort a certainement raison de ne pas se mettre à l'odorama).
J'ai vu de l'eau ruisseler le long des murs, des toilettes qui vous coupent le transit intestinal plus efficacement que la pâte de coing...
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Disparition de la verticalité
Aujourd'hui, je suis tombé sur une note du "Chic type" assez intéressante sur "la culture banlieue" dont le blogueur agacé déclarait la nullité, le "moins" culturel. Suivaient plus de 20 commentaires. Un tiers de hors-sujet, un tiers de copains et un tiers de réactions violemment négatives et désobligeantes, du genre :
"En fait ils lui font tester des hallucinogènes, il est tout seul dans la pièce et il se fait un gros bad trip parano pendant une semaine :D"
"Mais t'inquiète pas on ne sent pasdu tout, à travers ton texte, que t'es aigri petit maigre et pas beau, mal dans ta peau masi des amis tu peux t'en faire aispas peur chef un jour ca viendra ok?
au fait c'était pas la peine de te prendre pour beaudelaire en ecrivant 60 lignes, jte résume la : "d'aime pas les racailles a nan, et pas les pauvres non plus tiens"
au fait j'aimerai mieux co nnaitre les diférente culture en france alors jte propose des petits stages pour qu e tu puisse m'en dire plus :
culture campagne : 2 mois dans la creuse
culture bretagne : 2 mois à quimper
culture connard : ha pas besoin de stage c'est ta culture chef"
"o fait une petite pour mon pote le blanc conservateur t'es trop bonne toi jtadore, tien un truc qui pourrait te plaire : mets ta main droite sur ton oeil droit (si c'est possible pour toi chef bien entendu) et voila une simulation de jean-marie ca te plait nan?"
C'est effarant d'incivilité (et d'illettrisme) et ça ne vole intellectuellement pas haut (je ne prétends pas que le Chic type soit un intellectuel, mais il n'a pas l'air prétentieux, lui). Qu'on aime ou pas le Chic type, peu importe. Qu'on apprécie la "culture banlieue", peu importe aussi. Ce qui me vient à l'esprit est la constatation suivante : depuis en gros, disons mai 68, il apparaît à beaucoup de gens anormal, contraire à la raison, réactionnaire (dit péjorativement) de supposer des "critères de qualité", une échelle verticale. Nous en sommes à l'époque du "tout se vaut", puisque les goûts et les couleurs dépendent des individus. C'est, ce me semble, réduire considérablement le champ de la pensée que de confondre goût personnel (intérieur, non négociable, éventuellement variable) et échelle qualitative (intérieure, non négociable, invariante en principe). On peut tout à fait légitimement aimer des choses de piètre qualité, mais il m'apparaît puéril et bête de leur prêter une qualité objective qu'elle n'ont pas. Encore faut-il un minimum d'intelligence pour saisir ce qu'est une échelle qualitative. Peut-être est-ce cela qu'on appelle "le goût" ? En Art moderne, on sent une rupture entre un monde institutionnel représenté par des magazines comme "Art Press" (magazine français comme sont nom l'indique) qui présentent à longueur de pages des discours vantant le mérite d'installations presque toujours modèles de vacuité, trou béant, habits neuf de l'empereur etc., et un monde artistique parallèle, plus exigeant, qui revendique un retour au travail, à la difficulté de la maîtrise de techniques, de règles, qui non content de fournir un cadre, loin de brider la pensée ou la personnalité de l'artiste, la libèrent.
La tendance du "tout ce vaut" est à rapprocher de celle du "exprime-toi" (j'ajouterais : "avant de réfléchir et avant de savoir parler") qui se moque de l'orthographe et de la grammaire, qui pourtant sont le cadre nécessaire à la formulation de la pensée. Sans les outils linguistiques suffisants, l'homme demeure dans la confusion et peine à exprimer ce qu'il ressent, d'où cette rage dont il a du mal à comprendre lui-même l'origine.
Je ne reviens pas sur ce problème du langage dont j'ai déjà traité auparavant.
Je résume, donc : dans le peuple, l'horizontalité, à mon sens une erreur grave, a remplacé la verticalité, le gros de la population rejetant l'idée de règles supérieures, ce qui n'est pas sans me faire penser à ce rejet de la transcendance que l'on observe tous les jours en France. Et ce phénomène est tout particulièrement perceptible lorsqu'on pense à la musique. Je suis toujours choqué, et déçu, lorsque quelqu'un que j'interroge sur ses goûts musicaux me dit aimer tous les genres sans exception, et d'évoquer le terme d'éclectisme. Je regrette, on peut aimer des choses très différentes, mais si l'on ne sait pas établir de classement objectif en fonction d'une échelle de valeurs, c'est qu'à mon sens, on n'a pas de goût.
Ainsi, lorsque je mange un sandwich, même s'il me procure du plaisir, je ne saurais le mettre sur le même plan qu'un plat élaboré cuisiné par un professionnel. Je fais la part des choses entre un plaisir simple, et un plaisir raffiné. Je peux préférer (par goût personnel) parfois le plaisir simple, mais objectivement, je reconnais la prééminence du plaisir raffiné sur mon échelle de valeur. Autrefois, le paysan qui dansait sur sa musique villageoise éprouvait plus de plaisir qu'à l'écoute d'un menuet, pourtant il ne lui serait jamais venu à l'esprit de dire que sa bourrée surpassait la musique de la Cour, c'aurait été inconcevable. Plaisir (subjectif) éprouvé et qualité (objective) n'étaient pas confondus, et l'esprit français ne s'en portait que mieux.
Aujourd'hui, ce n'est hélas plus le cas, où l'on nous dit : "le R'n'B, c'est de la culture". Oui, si l'on prend le mot culture au sens large, par opposition à nature, (et il sera toujours intéressant d'étudier le phénomène à titre sociologique) mais ce n'est pas à mon sens de l'Art (sauf peut-être la danse R'n'B, à mon sens l'élément le plus réussi de ce mouvement, mais je ne suis pas spécialiste) ). Il ne faut pas confondre moyen d'expression culturel et oeuvre d'Art. En adoptant cette attitude subtile et aujourd'hui si DERANGEANTE, je m'expose, hélas pour moi, à me faire traiter de tous les noms, comme le pauvre Renaud CAMUS ou Alain FINKELKRAUT, qui pour moi sont les rares représentants d'une Culture exigeante qui suppose un axe vertical. On les traite de "réactionnaires". Ce terme qui a le plus souvent une valeur d'insulte devient, lorsqu'il est appliqué à des gens dans ce contexte, la plus belle des médailles. Si en écrivant ces lignes on me juge réactionnaire, eh bien pour le coup j'accepte le qualificatif et entre en "réaction" contre la pensée dominante. -
Stalker
Aujourd'hui, j'ai regardé le film "Stalker", d'Andreï TARKOWSKI, découvert grâce à Juan ASENSIO. Malheureusement, je n'ai pu dénicher qu'une version doublée en italien (mais fort joliment), langue que malheureusement je ne parle pas (est-ce que commander un café ou dire "Presto !" s'appelle parler l'italien ?). Je m'en suis contenté ("それでいい。しかたがないね。"), et j'ai lancé la vidéo que, je l'avoue, j'ai d'abord regardé d'un oeil distrait. En cours de visionnage, mon regard a changé. Bien que les dialogues m'échappassent totalement, me donnant envie de revoir le film à mon retour dans de meilleures conditions, j'ai trouvé, par les images et la musique, un intérêt plastique à l'expérience qui m'a satisfait et m'a rendu tout rêveur. J'ai même retrouvé l'image qui figure comme avatar du grand critique, lorsque le protagoniste repose, le regard halluciné, dans l'herbe, sur son bras replié. Avant de voir le film, cette image me faisait un peu penser à une sorte de Nosferatu mort, pas encore redevenu poussière (mais dans le film de MURNAU, le vampire ne disparaît pas une fois mort). Je ne raconterai pas l'histoire au lecteur, de peur de commettre quelques contresens, toujours est-il que, de ce que j'ai compris, le Stalker, un personnage en quête de vérité (mais qui n'est pas présenté comme infaillible) guide deux intellectuels à travers "la Zone" jusqu'à "la Chambre des miracles", un lieu mystique qui voit se réaliser les souhaits. Le rythme est lent, presque en temps direct, et les couleurs changent suivant le lieu. La première partie du film, en ville et parmi les ruines, est vue à travers des filtres de couleurs qui n'ont pas été sans me faire penser au récent Avalon d'OSHII Mamoru, alors que le rythme, la musique et une certaine atmosphère m'évoquaient par moment Aguirre, de Werner HERZOG. J'ai reconnu une sensibilité similaire à celle des auteurs du site "99 Rooms" que je présentai plus tôt, dans un rapport mélancolique mais non sentimental au décor dans son délabrement. Toutefois, il serait faux de croire que j'ai vu tout le film au prisme de références. Je l'ai regardé sans a-priori, et le plus souvent, je n'ai pensé à rien d'autre qu'à ce que je voyais et entendais. Pour un film de 2h34, j'ai trouvé qu'il passait plus vite qu'un Star Wars (!).
J'ai été tout particulièrement sensible à la pureté des cadrages, aux travellings lents, aux plans séquence, à la sobriété des costumes, à la discrétion de la musique. Une impression d'intemporalité se dégageait, tout comme des rares oeuvres que je placerais dans la même catégorie cinématographique : les films de non divertissement - films (exigeants) de contemplation-réflexion, dont le seul qui me vienne à l'esprit maintenant est Sous le soleil de Satan, de Maurice PIALAT. L'histoire se passe plus ou moins de nos jours, mais cela n'a pas grande importance. Elle pourrait tout aussi bien se situer dans un lointain passé comme dans un futur proche. Aucun effet "stylé" (donc daté) dans la représentation de ces personnages grands, maigres, tondus, vêtus d'épaisses hardes qui n'attirent pas le regard comme le feraient les splendides costumes d'un Matrix.
Je serais curieux de savoir si ce film est tiré d'une oeuvre littéraire. Si c'était le cas, je me la ferais envoyer et je la lirais immédiatement, ne serait-ce que pour accéder à la saveur des dialogues. [24/5/2005 : Le film est tiré du roman d'Arcadi et Boris STROUGATSKI : Pique-nique au bord du chemin.]
En tout cas, ce visionnage m'aura introduit à l'oeuvre d'un grand cinéaste et permis de pénétrer un peu plus avant dans le monde de mon critique favori. Les termes "Zone" et "Chambre des miracles" auront pris un peu de consistance ; ce ne seront plus de simples images poétiques.
J'ai également pu mettre la main sur "Solaris", du même auteur, malheureusement dans une version originale non sous-titrée. Je crois que je vais attendre d'être rentré avant de voir ce film.
A consulter :
Nostalghia.com (en anglais / in English) :
http://www.acs.ucalgary.ca/~tstronds/nostalghia.com/ -
Un nouvel Art moderne (II)
Après "99 Rooms", je vais tenter de présenter "NFH Propaganda". D'une technologie et d'une interactivité similaire à son prédécesseur, NFH (sigle de "Not For Human") a choisi un angle plus cinématographique, ou plutôt narratif, et moins poétique. Ici, plus d'oiseaux, de trolls mélancoliques ou de plantes imaginaires. Tout commence avec un écran de présentation qui auparavant rappelait les films de zombies de George A. Romero. Des voix inquiétantes, démoniaques, semblaient nous appeler dans une langue indéterminée (l'anglais ?). Une nouvelle présentation nous met face à un placard métallique des plus inquiétants, variation encore plus personnelle que je trouve intelligente et claire d'accès. Si l'on choisit d'aller écouter les musiques (par MonsterX), on sera un peu déçu par le décor, très 2ème degré (à la "Ze craignos monsterz"), qui n'est pas vraiment dans le ton du reste du site, mais l'écoute vaut le détour. Je ne suis pas spécialiste de ce genre de musique (je demanderai à Zlu), mais il m'a semblé qu'elle avait le mérite de mettre déjà bien dans l'ambiance. Les bruitages, notamment les voix, sont également irréprochables. C'est du cisellement d'ambiance.
L'aspect visuel, présenté en français et en anglais avec une petite vidéo de la séance de prise de vues, est l'oeuvre du photographe professionnel William BELLE, artiste particulièrement doué, esthète, qui s'intéresse à la fois au nu et au bâtiment, de préférence d'architecture industrielle en ruine. Il a également fait des photos de bondage, activité complètement étrangère à mon univers mais force est de reconnaître que ces photos ne sont pas vulgaires et que l'esthétique est toujours présent, sans qu'on distingue une quelconque intention racoleuse. Nous avons affaire à de l'authentique photo d'Art.
En quoi consiste au juste ce projet "NFH" ? Comme dans "99 Rooms", il s'agit d'une promenade semi-interactive avec des éléments du décor sur lesquels cliquer, comme si l'on voulait se rapprocher ou toucher les objets, en somme. Contrairement à "99 Rooms", ici, le spectateur ne se sent ni invisible, ni en sécurité. Pour peu qu'il accepte de jouer le jeu, il entre dans le scénario et est interpellé par les personnages du lieu, fantômes et autres zombies. Car soyons clair, et on l'aura compris en voyant mes liens, "NFH Propaganda" est un site d'horreur, destiné autant à satisfaire esthétiquement l'amateur d'Art qu'à surprendre, faire peur ou tout simplement mettre mal à l'aise. C'est un site comprenant des scènes choc que je déconseille aux âmes sensibles, bien qu'il s'agisse toujours de fiction. Je ne cautionnerais jamais des photos de gens torturés en vrai. Que cela soit clair.
Oeuvre de fiction, oeuvre artistique, NFH Propaganda commence en affichant la couleur. La présentation, les musiques comme le texte de présentation nous font comprendre qu'on va avoir peur. Les auteurs l'expliquent simplement, mais clairement : "Nous travaillons sur nos angoisses les plus primaires, comme la peur du noir, des visions furtives, et quelques scènes gores...". Il s'agit bien d'"une propagande de terreur visuelle et sonore via le concept du labyrinthe et du site en lui même qui est en constante évolution" (courriel du webmestre).
Dès lors qu'on décide d'entrer dans le labyrinthe, on se retrouve devant une énorme porte métallique, très sale. C'est une deuxième chance de ne pas pousser plus loin. Un fois ouverte, l'aventure commence vraiment.
Personnellement, j'ai distingué deux niveaux : celui de l'usine, avec une longue scène dans le garage, où on trouve une vieille 2CV, et celui de la maison.
On ne peut pas dire que l'horreur monte en intensité : dès le début, on tombe sur une tête coupée et animée ! On passe d'une horreur à une autre avec d'habiles phases de transition qui permettent d'éviter l'effet du "trop c'est trop" qui disqualifierait le propos. Sans aller jusqu'à l'hyper réalisme, NFH reste toujours dans la vraisemblance, ce qui n'empêche pas le fantastique. Jeux sur les lumières, les couleurs, les angles de vue, certaines scènes font penser à des tableaux et rappellent les films de Dario Argento.
Au niveau du fond, c'est moins clair, mais comme je l'ai dit plus haut, davantage scénarisé que "99 Rooms". L'histoire est donc celle d'un visiteur un peu trop curieux, plutôt voyeur que réellement justicier, qui s'aventure dans une usine, puis dans la maison qui la jouxte, pour tenter d'en savoir toujours plus sur les événements qui s'y produisent. Il découvre des cadavres atrocement mutilés sur sa route, est menacé par des fantômes et finit par rencontrer quelques uns des auteurs de ces massacres en train d'oeuvrer "en direct". Parfois, comble de la perversité, il lui faudra pour passer dans la pièce suivante activer des mécanismes qui s'avèreront funestes à certaines victimes et feront de lui un tueur ! Les hurlements des victimes innocentes l'appelant à l'aide ne l'empêcheront pas d'actionner les interrupteurs... Tout cela par désir d'en savoir toujours plus ! Qui se livre à ces massacres ? Pourquoi ? Jusqu'où toute cette atrocité va-t-elle nous mener, si ce n'est à la folie ? Du début à la fin (du moins, jusqu'à l'écran qui nous dit "En construction"), on se sent observé, et on l'est plutôt deux fois qu'une ! Et pourtant, l'envie de progresser est forte, et on se laisse entraîner par ce démon de site sur la route de l'horreur.
Question technique, j'exprimerais quelques regrets minimes, d'abord comme je l'ai dit, concernant la page du sound test, qui n'est du point de vue visuel pas en phase avec l'aspect 1er degré du projet ; ensuite, les temps de chargements entre les niveaux, mais on s'y fait encore assez vite, et avec une bonne connexion, ça passe bien. Le plus gênant, me semble-t-il, était jusqu'à récemment l'impossibilité, contrairement à "99 Rooms", de reprendre notre aventure là où on l'avait laissée, ou tout simplement d'accéder à une scène particulière qu'on aime bien. Il fallait à chaque fois tout recommencer, ce qui était parfois dissuasif. C'était le principal défaut technique de ce site, que ses auteurs ont corrigé en instaurant un système de carte très bien conçu et facile d'accès, pour un grand confort.
J'invite donc l'internaute esthète et chevronné à aller faire un tour dans cette usine des atrocités. L'amateur de films de genre n'aura pas peur, et reconnaîtra des éléments clés de son univers favori. Les autres vivront une expérience pleine de malaise, mais aussi contempleront une beauté plastique maîtrisée. Si comme moi, vous aimez les usines désaffectées, le clair-obscur et les ambiances de lieux abandonnés, ce site est fait pour vous. -
Nécrologie : Une fleur se referme
Il y a quelques heures, un blog s'est éteint. Il s'agit de celui de V., "le dissblog - Pour maquiller ma thèse", "mots et recherches de jour en jour", modèle d'élégance, de pudeur des mots et en même temps de mise à nu du coeur. V. est une poétesse qui sut donner à la blogosphère de Haut et fort une parole subtile, d'une voix "basse et faible", pleine de charme et du romantisme le plus estimable, bien loin de la ringardise. Au contraire. Avec V., c'étaient les grandes figures de la Belle époque qui nous parlaient, et elle leur répondait, en parallèle, avec ses mots, et tant pis si je ne comprenais pas toujours, car elle me berçait de cette douce musique qui n'était qu'à elle. De temps en temps, elle sortait de son monde enchanté et venait prodiguer à quelques chanceux de consolantes ou encourageantes paroles. J'espère (mais j'en suis presque sûr) que la nouvelle V., sortie du monde la blogosphère, pourra briller dans le monde réel comme elle sait le faire. Je lui souhaite bonne chance.
A très bientôt, chère V. Vous me manquerez.