De l'autocensure

Certains ont peut-être pu constater que je tenais mes promesses quant à la suppression de certaines de mes notes. Ce blog est donc certes en expansion, mais il peut aussi se voir autocensuré à tout moment, et c'est ce qui risque d'arriver d'un jour à l'autre aux deux notes précédentes, car je n'aimerais pas que leur parti pris léger de mettre sur le même plan ce qui n'a pas à l'être blesse certains lecteurs ou les déçoive.

Je comprends tout à fait...

En revanche, je comprends et j'approuve :
1/ Qu'on aime : l'annin dôfu (sorte de yaourt de jingko biloba, ginna en japonais) ; les nattô (haricots partiellement fermentés) ; les andouillettes sauce moutarde; le boudin antillais ; le gombo (plat africain délicieux mais qui sent le derrière de cheval)
les écrivains "fin de siècle" ; la Bible ;
des films comme ceux de Tarkovski

2/ qu'on travaille dur pour arriver à obtenir un bon métier pour ensuite bien gagner sa vie ;

3/ le métissage physique des populations

4/ l'Ordre pour assurer la sécurité physique des personnes et des biens

5/ la diversité et la liberté des cultes, même si certains sont plus liés à l'Histoire et à la destinée de notre civilisation que d'autres, du moment que leur exercice ne nuit à personne (c'est plus fort que moi, je n'aime pas les nuisances, et le biographe de Lapalisse n'aurait pas dit mieux)...

Fin du mode : "pause de l'esprit"

Le lecteur curieux se reportera à la liste des choses qu'aime Renaud CAMUS (auteur que j'apprécie).

(même remarque que précédemment : cette note sera effacée dans quelques temps)

Je ne comprends pas

[Note autocensurée]

Stalker (2)

J'ai pu mettre la main sur les sous-titres français de "Stalker" et "Solaris" de TARKOVSKI. Bientôt une version mise à jour de la critique du premier, et une note sur le second, comparé à son remake américain.

"Quand ces choses commenceront"

Cette photo est une métaphore, la métaphore de ce qui est en train de se passer à l'échelle de l'Europe. Rien n'arrête la machine, elle avance, elle avale, elle détruit, elle nivelle. Elle ne construit pas. Elle efface la mémoire, le patrimoine, l'Histoire. Elle est télécommandée. Elle ne s'arrêtera pas. Elle ira, ou elle ne sera pas. Des hommes tentent déjà de l'arrêter, mais combien sont déjà tombés sous ses griffes ? Combien, plus "chanceux" dans leur malheur, en sont sortis estropiés ? Quels sont les moyens qu'ils lui opposent, sinon leur force isolée et dérisoire ? Mais personne ne comprend donc ce qui est en train de se passer ? Personne ne veut voir ? Personne ne veut SAVOIR ?! Mais enfin, et je ne parle pas de la Constitution de l'Europe, soyons au dessus de ça, c'est de la fin d'une civilisation que je parle !
J'ai déjà évoqué la dichotomie civilisation japonaise (harmonie - absence de liberté) - civilisation européenne (absence d'harmonie - liberté). La civilisation européenne est en train de perdre sa liberté. Sans harmonie, qu'elle n'a jamais eue, il ne lui reste plus rien pour la maintenir, et elle est en train de céder aux assauts de l'intérieur. Cette haine de soi qui nous mine s'accompagne d'une haine de notre pays, d'une haine de l'école, de l'autorité, et tout se règle par les conflits, les procès, les réclamations perpétuelles : donne-moi de l'argent, ou ça va barder pour toi. La vérité est escamotée, la dignité des uns est bafouée par des individus démoniaquement sans grandeur. La bassesse, la mesquinerie s'insinue partout. Au nom de la reconnaissance, on parle de connaissance, et on fausse la liberté historique. La machine a déclaré la guerre aux espaces qu'elle traverse. Elle s'ébroue, et a déjà parcouru quelques faubourgs. Elle se dirige vers la ville. Ses objectifs finaux sont les musées et les bibliothèques, les archives. Elle cherche à faire table rase, non pas seulement du passé, mais de ce qu'il est porteur de vérité et de bases de la civilisation qui l'a en partie bâtie.
Sur la machine, sont affichées des publicités, et elle est taguée à d'autres endroits. Elle diffuse une émission comique, et écrase ceux qui essayent de comprendre son fonctionnement. La foule jouit de la voir, des jeunes se masturbent secrètement à son passage.
Des gens encore sains d'esprit préparent leurs valises, mais ne savent pas où aller. Le monde n'est guère un endroit fréquentable. Ceux qui vivent avec une valise sous leur lit comprendront de quoi je parle.

Pendant ce temps, c'est à la fois l'hystérie de certaines, avec les cris, les grands gestes, et la déploration des familles des victimes, alors que rien n'arrête la machine. Certains sectateurs d'hier deviennent les sacrifiés d'aujourd'hui, et disparaissent en disant : "Pourquoi moi ? J'étais pourtant dans la droite ligne !". Et la machine continue, elle souffle des tracts publicitaires et ses écrans diffusent une émission de variété entrecoupée de publicités, à moins que ce ne soit le contraire. Achète ! Tais-toi ! Parle ! De ça ! Tu as dit ça ! Tu n'as pas dit ça ! Pas bien !
Les rouages de la machine n'ont pas de couleur. Ils n'ont pas d'odeur, ils n'ont pas d'âme, car ses concepteurs ont commis le péché contre l'esprit. Tout finira lorsque "ces choses commenceront".

(Merci à Zluman pour la photo vue sur "Ver para crer").