Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

2005 Au fil de la plume 日記 - Page 14

  • Nouveaux liens

    Avant même d'avoir achevé le troisième chapitre de Toda of the Dead, je tenais à signaler au lecteur intéressé que je viens de glisser de nouveaux liens dans la rubrique Japon. Voilà, comme ça, c'est fait.

  • Toda of the Dead (3)

    A la fin des cours, Axel retomba sur Guillaume.
    "Tiens ! Guillaume. Tu as vu Pablo ?
    - Il a filé après le cours. Il a dû aller à son club. Bon ! Moi, je rentre. Qu'est-ce que tu fais ?
    - Je dois passer à mon bureau avant. Je ne sais pas pour combien de temps j'en aurai. Vas-y, ne m'attends pas.
    - OK, à tout à l'heure. Ne bosse pas trop.
    - A ce soir."

    Une heure plus tard, Axel sortait de la gare de Toda. Il se dirigea vers la résidence. Sur son chemin, il croisa peu de monde. La ville semblait plongée dans la torpeur et le silence, un silence de mort. Il passa devant le garage où un pauvre chien était toujours attaché par une courte corde sept jour sur sept, sans rien à faire. Mais cette fois, l'animal gisait inanimé sur le sol, l'oeil révulsé, les pates écartées, la gueule ouverte d'où pendait une langue violacée. Un forte odeur nauséabonde envahissait l'air. Axel se boucha le nez et hâta le pas. La pauvre bête, pensa-t-il, est enfin libérée d'une vie d'esclave, perpétuellement enchaînée.

    Arrivé à la résidence, il ne croisa personne. Le concierge, d'habitude courageusement au poste, endormi devant la télévision diffusant un match de base ball, n'était pas là. Il longea le réfectoire où d'abitude s'activait le personnel et qui était encore vide. Il continua de cheminer dans le couloir, passant devant des chambres. Il lui sembla percevoir de violentes toux sèches derrière les portes. Il entendait quelques bruits sourds contre les murs, puis des pauses de silence s'installaient. medium_pict0108_nb_web.jpg Axel monta l'escalier. Il s'arrêta soudain, surpris de découvrir sur les marches de fines traces de sang, déjà bordeau et coagulé. Il regarda autour de lui, pas rassuré, et se dépêcha de gravir les marches en haut. Il déboucha à toute vitesse sur le pallier du premier étage, lorsqu'il percuta un corps massif. Il ne put réprimer un bref cri.
    "AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHH !!!!!!!!!!!!!"

    Ce n'était que Théo, son voisin d'en face, le cinquième Français. Théo était un grand gaillard jovial, facile à vivre, qu'Axel croisait somme toute rarement tant dans le dortoir que sur le campus. Vêtu d'un long bermuda et d'une chemise portée sur le dessus, il s'apprêtait à sortir.
    "Ouh là, truc de ouf ! J'tai fait peur !
    - Ah, la France ! Content d'te voir. Ca va ? T'as tué personne ces derniers temps ?
    - Non, du moins pas avant ma dernière cigarette qui fait rire, héhéhé !!
    - J'sais pas c'qui s'passe ici, mais on dirait que nos chers résidents se font tous porter absents.
    - Ouais ? Moi, chais pas, j'fais jamais trop attention quand j'traverse le couloir." A ces mots, Axel eut un léger tressaillement au sourcil droit. Lui non plus, mais c'était rare, n'avait pas fait attention au couloir avant de découvrir les traces de sang, au couloir ? plutôt aux fenêtres du couloir.
    "- Bon, Théo, j'te laisse. Tu rentres, ce soir ?
    - J'vais juste acheter à manger, et je rentre. Pourquoi ?
    - Pour rien. Allez, à plus !
    - Ouais, ciao !" Axel s'était déjà éloigné de sa chambre pour se rapprocher d'une fenêtre du couloir... De chacune de ces fenêtres, on avait vu sur le Furûtsu.paradaizu. A peine eut-il regardé dehors qu'Axel eut un imperceptible recul. La paupière de son oeil gauche sursauta, secouée d'un nouveau tic.

    STOP !

    On arrête tout. Je vais parler de choses plus réjouissantes. Après tout, il est des portes qu'il vaut mieux ne pas ouvrir.
    Il était une fois, un petit lapin aprivoisé qui était très attiré par le trèfle qui poussait chez le voisin. Un beau jour, ayant passé sous la barrière dont il avait préalablement grignotté la base, il découvrit...
    Comment ça ? Le lecteur n'en a rien à faire ? Le lecteur veut du "Toda of the Dead" ? Le lecteur est bien inconscient. Le lecteur préfère-t-il le récit de scènes chocs, de lutte ultime pour la survie à l'histoire d'un jeune lapin aventureux et gourmand ? Mais qui lui dit que ce qu'il aurait vu derrière la palissade n'aurait pas fait dresser les cheveux sur la tête ?! Qui dit que le lapin en question n'en serait pas sorti traumatisé ? Qui dit que lui aussi n'aurait pas découvert l'essence de la peur ? Peut être aurait-il trouvé lui aussi son Furûtsu.paradaizu...

    Afin d'épargner au lecteur trop d'agacement, expliquons en quelques mots en quoi consistait le Furûtsu.paradaizu.
    Le Furûtsu.paradaizu (フルーツ・パラダイズ "Paradis des fruits" en japonais), comme son nom le suggérait, était une usine agro-alimentaire. Seulement, ni Axel, ni les autres n'y avaient jamais vu entrer (ni sortir) rien qui rappelât de près ou de loin le moindre petit fruit. Cette usine n'était séparée de la résidence que par une bande de terre d'un mètre environ, et une maigre clôture, qu'il aurait été facile d'escalader si l'on avait voulu. Mais de quelle usine parlons-nous ? Etait-il encore possible d'appeler cela une usine ? Quiconque n'a pas vu le Furûtsu.paradaizu ne peut imaginer qu'un tel concentré d'ignomine architecturale conjugué à une dégradation avancée et à une crasse extrême puis exister en dehors d'un mauvais film.medium_furuutsu_paradaizu_3_.jpg_vert_web.jpg C'étaient des murs fins et fissurés, des sorties d'aération dont partaient des trainées noirâtres, des cuves fendillées, un labyrinthe en trois dimensions de tuyaux graisseux, des escaliers d'une finesse extême, rouillés de la base au sommet, des fenêtres coulissantes donnant sur des salles d'expérimentations où s'affairaient à toute heure du jour ou de la nuit une ou deux personnes en combinaison intégrale, alors que le mur de la pièce en question était troué. Des lumières absolument invraisemblables, plutôt qu'elles n'éclairaient les pièces, les faisaient baigner dans un clair obscur des plus kitch. Le vert pomme le disputait à l'orange, comme dans un vaisseau spatial des années cinquante. Certains détails posaient à l'observateur d'insolubles énigmes : ainsi la présence d'une serviette de toilette sur un des tuyaux, inaccessible, ou encore le tapis de tasses blanches et de débrits de couvercles en plastiques dans un coin du jardin. Personne ne nettoyait jamais l'extérieur de la propriété (qui contrastait avec la résidence bien entretenue) : aussi pouvait on voir une sac poubelle rempli de détritus, sans doute jeté d'un étage de la résidence par un locataire farceur, se décomposer de jour en jour, sous une des cuves géantes dont le revêtement noir partait en grosses plaques aux quatre vents. medium_furuutsu_paradaizu_18_.jpg_marron_web.3.jpgLa fumée ne sortait jamais des cheminées, mais des murs. Et le personnel s'activait exclusivement l'intérieur. Alors pourquoi une porte à double battants, de type hôpital, au rez de chaussée faisant face aux fenêtres du couloir de la résidence était-elle ouverte, certaines nuits, par les hommes en combinaison blanche, et qui ne laissait percevoir qu'un mur éclairé par une lumière verte ?
    Chaque soir, le Furûtsu.paradaizu bruissait, mais les chambres d'Axel et de Pablo, situées de l'autre côté du couloir, n'en percevaient rien (la vue du bâtiment leur était épargnée par la même occasion). Il suffisait de traverser le couloir pour être rappelé à sa mystérieuse existence.

    Lire le chapitre 4

  • Questionnaire de lecture

    1/ Combien de livres lisez-vous par an ?
    Entre "pas assez" et "vraiment pas assez" : ma soif de lecture est comme le tonneau des Danaïdes. Hélas, je suis loin d'avoir le temps pour m'adonner à ma passion de façon satisfaisante.


    2/ Quel est le dernier livre que vous ayez acheté
    En japonais : Miyamoto Tsunéichi, tabi suru minzoku gakusha 『宮本常一 旅する民俗学者』 (Miyamoto Tsunéichi, un ethnographe du folklore qui voyageait), collectif sous la responsabilité de SANO Shin'ichi 佐野眞一 pour mon travail ;

    En français : La sociologie des religions (Que sais-je ?) avant mon départ, pour mon travail ;
    Pour le plaisir, j'ai oublié. Je sais juste qu'avant de partir, j'ai sélectionné quelques livres à emporter (achetés précédemment) : La femme de trente ans, de BALZAC, Diablerie, de BOULGAKOV, La Bible (trad. CHOURAQI).


    3/ Quel est le dernier livre que vous ayez lu ?
    En japonais : Minzokugaku he no michi 『民俗学への道』 (Le chemin de l'ethnographie du folklore), par MIYAMOTO Tsunéichi.

    En français : Diablerie, de BOULGAKOV


    4/ Listez cinq livres qui comptent pour vous.
    1. Les Mémoires de Louis de SAINT-SIMON ;
    2. Promenade dans un parc de Louis CALAFERTE ;
    3. Là-bas, de Joris-Karl HUYSMANS ;
    4. Pantagruel, de François RABELAIS ;
    5. Zadig, de VOLTAIRE.
    Pour un plus large aperçu (cinq, c'est trop peu !), voir les livres qui m'ont marqué, et mes conseils de lecture.

    5/ A qui allez-vous passer le relai ?
    A zlu, à V., à t3nDo, à Fleur, à Oliviermb, à Waï-ling

  • 読書のすすめ (Un conseil de lecture en japonais) : 梅田裕一 UMEDA Yûichi

    梅津裕一の『闇の魔術師ネフィリス』 (Yami no majutsushi Nefirisu (Néphilis, Sorcier des Ténèbres), d'UMEDA Yûichi)、全2巻 / 2 volumes.

    『ネフィリス』を発見したのは三年前に生駒にホームステーイをしていた時でした。その時、カバーに惹かれたのです。日本語が少しだけ読めましたが、一応その本の二巻を買い、少し読んでみ、箱の中で忘れました。が、昨日、ジュンク堂で偶然イに思い出して、その本を探し、見つけました。その二巻目をもう持っていることを忘れたので買いました。帰ってから、確かめて、私の間違いが分かりました。せっかく買ったので、フランス人の友達に上げました。読みやすい本だと今は言え、日本語が結構上達したんだなと思います。来年、暇な時間があったら、『ネフィリス』を全部ちゃんと終わりまで読むことにしました。とりあえず、『ネフィリス』を読むことははかなりいい日本語の練習だけでなく、相当におもしろいファンタジーの「ノベル」で、格好いい雰囲気・主人公が描写され、サスペンスやアクションの冒険小説でもあります。

    En voici une critique sympathique trouvée grâce à une petite recherche Google :
    「タイトルの通り闇の魔術、それも死霊を操る死霊術師ネフィリスが主人公のファンタジーです。裏切りの代償として友と妻による命をかけた呪詛を受け、さらには自らの娘を殺したという過去を持つ彼は、ある目的のために放浪の旅を続けています。こんな彼が立ち寄ったのが、領主が病に倒れ、その娘リリティアが領主代行を務める街ファルヴァース。しかしこの街では、住民同士の衝突が激化しつつあり、その裏には、謎めいた「魔女」の暗躍がありました。ネフィリスはなりゆきから「魔女」と対決することになるのですが……。タイトルの通り「悪意」がキーワード。それはもう最初から終わりのほうまでドロドロと……。が、ネフィリスが「予想より」優しかったりしてちょっと意外でした(^^;)。それを知るのはリリティアと、何故かネフィリスにつきまとっている猫の民ルーニャぐらいなんですが……。」

    vol. 1 : 「闇魔術師ネフィリス 悪意の街」/梅津裕一/スニーカー文庫 (角川書店) Ed. Kadokawa shoten
    [ISBN4-04-425001-4][イラスト=広瀬総士]





    vol. 2 : 「闇魔術師ネフィリス 聖なる暗黒」/梅津裕一/スニーカー文庫 (角川書店)
    [ISBN4-04-425002-2][イラスト=広瀬総士]





    Désolé, il n'existe à ce jour aucune traduction française de ces excellents romans populaires (et si je ne le fais pas moi-même, personne ne risque de le faire). Ce serait donc un peu vain de traduire la critique et ma note intégralement en français. Les japonisants, en revanche, sont invités à me faire leurs observations. Que ceux qui ont des suggestions de lectures en japonais (livres non traduits en français) laissent un commentaire.
    もしお勧めの本があれば、お気軽にコメントでどうぞ。

    Sources :
    http://www.tcp-ip.or.jp/~mt2knm/main/UmetsuYuuichi.html

  • Nouvel album

    Aujourd'hui, création d'un nouveau petit album consacré aux photographies d'archives glanées çà et là sur la Toile.
    J'invite les lecteurs, s'ils le souhaitent, à m'indiquer un site de photos d'archives de leur choix, et à m'envoyer leur photo préférée. Comme pour les précédents concours, je sélectionnerai un cliché qui figurera dans l'album avec le nom du gagnant.
    Cahier des charges : photo en noir et blanc, ayant plus de 40 ans d'âge, représentant un sujet de préférence européen ou Moyen Oriental (l'Asie sera à part).

    J'en ai profité pour (r)ajouter quelques photos du Japon, pour ceux que cela intéresse.